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Questions – réponses

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Publié le : 01 mai 2025
Sujets divers

Expiation de l’homicide involontaire causé par un accident de la route en Islam

Question :

Question d’un frère du Mali :

As-Salam ‘alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh.

Noble cheikh, qu’Allah soit bienfaisant envers vous et qu’IL bénisse vos efforts. Pourriez-vous répondre à ma question ci-dessous ? BarakAllahou fikoum :

Comment expier en Islam un homicide survenu par accident de la circulation routière ?

Résumé de la réponse :

En cas d’homicide involontaire par accident de la route, le musulman doit :
– Verser la diya (ou s’assurer qu’elle est prise en charge légalement),
– Et jeûner deux mois lunaires consécutifs comme expiation.

Réponse :

Wa ‘alaykoum as-salām wa rahmatoullāh wa barakātouh,

En Islam, la vie humaine est sacrée. Le fait de causer la mort d’une personne, même involontairement comme dans le cas d’un accident de la route dans lequel la responsabilité du conducteur est engagée, entraîne des conséquences religieuses bien précises. Il s’agit alors d’un homicide involontaire (qatl al-khaṭa’ – القتل الخطأ ), et non d’un meurtre avec préméditation.

Allah ﷻ dit dans le Coran :

وَوما كان لمؤمن أن يقتل مؤمناً إلا خطأً
(Sourate An-Nissâ, verset 92)

{ Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur.}

Cet acte, bien qu’involontaire, reste grave et nécessite deux formes d’expiation selon la charia :

A. Le versement de la « diya » (dédommagement financier / prix du sang)

La diya est une indemnisation financière obligatoire versée à la famille de la victime. Son montant est déterminé par les tribunaux ou compagnies d’assurances qui se basent sur la loi islamique.

La diya est à la charge de l’auteur du dommage ou de son groupe de solidarité tribale (al-‘āqilah).

En cas d’accord avec la famille de la victime, elle peut renoncer totalement ou partiellement à la diya.

فمن قتل مؤمناً خطأً فتحرير رقبة مؤمنة ودية مسلمة إلى أهله إلا أن يصدقوا
(Sourate An-Nissâ, verset 92)

{ Celui qui tue un croyant par erreur doit affranchir un esclave croyant et verser une compensation (diya) à la famille du défunt, à moins qu’ils n’en fassent don.}

B. L’expiation spirituelle : jeûne de deux mois consécutifs

En plus de la diya, l’auteur doit faire une expiation spirituelle (kaffârah) :

فمن لم يجد فصيام شهرين متتابعين
(Sourate An-Nissâ, verset 92)

{ Et s’il n’en trouve pas [à affranchir], alors qu’il jeûne deux mois consécutifs.}

L’expiation initialement prévue est l’affranchissement d’un esclave croyant, ce qui n’est plus applicable aujourd’hui.

À défaut, l’auteur de l’acte doit jeûner deux mois lunaires consécutifs sans interruption.

Si le jeûne est interrompu sans excuse légitime (maladie, menstruation, voyage, etc.), il doit être recommencé depuis le début.

Remarques importantes :

– L’expiation est individuelle : même si l’assurance indemnise la famille, le jeûne de deux mois reste obligatoire pour le conducteur responsable. – Si plusieurs personnes sont tuées, chaque vie nécessite une expiation indépendante, selon la majorité des savants.
– Si la victime est un non-musulman pacifique (dhimmi ou sous pacte), la diya est également due, selon la plupart des savants.

Conclusion :

En cas d’homicide involontaire par accident de la route, le musulman doit :
– Verser la diya (ou s’assurer qu’elle est prise en charge légalement),
– Et jeûner deux mois lunaires consécutifs comme expiation.

Cela permet d’acquitter sa responsabilité devant Allah, tout en respectant la dignité de la victime et de sa famille.

Toutefois, Allah ﷻ est Le plus savant.

Source : www.dourous-sounnah.com

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