Wa ‘alaykoum as-salām wa rahmatoullāh wa barakātouh,

Premièrement : Le jugement de base des ablutions avec du vernis à ongles appliqué volontairement à des fins esthétiques.

Il existe deux types de vernis à ongles :

– Un type qui ne forme pas de couche empêchant l’eau d’atteindre l’ongle, car il ne fait que colorer sans créer de matière solide. Celui-ci ne pose pas de problème quant aux ablutions.
– Et un autre type — le plus courant — qui forme une couche imperméable sur l’ongle. C’est ce second type qui est concerné ici.

Les savants sont unanimes sur le fait qu’il faut retirer tout ce qui empêche l’eau d’atteindre les membres des ablutions. Ainsi, les ablutions ne sont pas valides si un vernis formant une couche empêche l’eau d’atteindre les ongles.

Preuves du Coran :

Allah تعالى dit :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا قُمْتُمْ إِلَى الصَّلَاةِ فَاغْسِلُوا وُجُوهَكُمْ وَأَيْدِيَكُمْ إِلَى الْمَرَافِقِ وَامْسَحُوا بِرُءُوسِكُمْ وَأَرْجُلَكُمْ إِلَى الْكَعْبَيْنِ
(Sourate Al-Maïda, verset 6)

{ Ô vous qui avez cru ! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes, passez les mains sur vos têtes et (lavez) vos pieds jusqu’aux chevilles.}

Ce verset ordonne que l’eau atteigne tous les membres des ablutions, ce qui implique qu’il faut retirer tout ce qui empêche son passage. Et ce sans quoi le devoir ne peut être accompli devient lui-même obligatoire (principe juridique). (Kachchâf al-Qinâ‘, al-Bahoutî, 1/85)

Preuves de la Sounnah :

D’après ‘Oumar ibn al-Khattâb, un homme fit ses ablutions en laissant sur son pied une petite zone de la taille d’un ongle sans eau. Le Prophète ﷺ vit cela et dit : « Retourne faire tes ablutions correctement. » (Mouslim, n°243)

Le Prophète ﷺ a ordonné de recommencer les ablutions à cause d’une toute petite partie non lavée, ce qui montre la nécessité que l’eau atteigne toutes les zones concernées.

Preuves de l’unanimité :

An-Nawawî a dit : « Ce hadith montre que celui qui laisse, même une petite partie, sans la laver, ses ablutions ne sont pas valides. Et cela fait l’objet d’une unanimité. » (Charh Sahîh Mouslim, 3/132)

Deuxièmement : Le jugement de l’utilisation du vernis à des fins médicales.

Les savants des quatre écoles — hanafite, malikite, chafiite et hanbalite — s’accordent à dire qu’il est permis d’essuyer sur une attelle lorsqu’il existe une excuse légitime, en remplacement du lavage des membres pendant les ablutions ou le ghousl.

Ce jugement s’applique également à tout produit médical appliqué sur une blessure et empêchant l’eau d’atteindre la peau, y compris certains types de vernis médicaux. Ainsi, il est permis d’utiliser un vernis à ongles à base médicinale empêchant l’eau de passer, en cas de besoin thérapeutique, conformément au principe juridique : « Le dommage doit être écarté. » (الضرر يزال)

Dans ce cas, la personne fait les ablutions normalement, puis passe la main humide sur le vernis (comme pour une attelle), sans devoir le retirer.

L’utilisation de ce type de médicament empêchant l’eau d’atteindre la peau est autorisée sous deux conditions :

– Qu’il y ait crainte d’un préjudice en cas de non-utilisation.
– Qu’il n’existe aucune alternative à ce traitement.

Toutefois, Allah ﷻ est Le plus savant.