Wa ‘alaykoum as-salām wa rahmatoullāh wa barakātouh,

Qu’Allāh vous accorde la guidée, vous protège et facilite votre cheminement.

Le Prophète ﷺa interdit à la femme de voyager sans maḥram. Il a dit : « Une femme ne doit voyager qu’avec un maḥram, et aucun homme ne doit entrer chez elle en son absence à moins qu’un maḥram ne soit avec elle. »

Un homme dit alors : « Ô Messager d’Allah, je souhaite participer à telle et telle expédition, tandis que ma femme veut accomplir le pèlerinage. »

Le Prophète ﷺ répondit : « Pars avec elle. » (Rapporté par al-Boukhārī n°1862 et Mouslim n°1341)

Qui est le maḥram d’une femme ?

Le maḥram est l’homme avec qui il est permis à une femme de voyager, de se retrouver seule (khalwa) ou devant qui elle peut ôter son voile (en découvrant sa tête, son cou, ses avant-bras et le bas des jambes – à l’exception de son mari devant qui elle peut se dévoiler entièrement).

Il s’agit soit de son mari, soit de tout homme avec qui le mariage lui est définitivement interdit, que ce soit :

– Par lien de parenté (comme le père, le fils, le frère, l’oncle, etc.),
– Ou par une cause licite comme l’allaitement (raḍā‘ah) ou l’alliance (moussaharah).

Pour plus de détails sur la notion de maḥrams, vous pouvez consulter cette vidéo explicative :

Concernant le maḥram non-musulman (comme un père ou un frère mécréant) : Une femme musulmane peut-elle voyager avec lui ou se retrouver seule en sa présence ?

Il y a deux cas :

– Premier cas : S’il est corrompu moralement ou adepte d’une religion ou idéologie perverse qui autorise l’inceste, alors il n’est pas permis à la femme musulmane de voyager avec lui ni d’être seule en sa présence. Car la tentation qu’il représente est semblable, voire plus grave, que celle d’un étranger.

Ibn Qoudāmah رحمه الله a dit : « Il ne devrait y avoir aucun désaccord concernant le mazdéen (zoroastrien), car on ne peut avoir confiance en lui, et il croit que cela (la relation avec les proches) est licite. » (Al-Moughnī, 5/34).

Sont donc inclus ici toute personne qui suit une voie corrompue semblable à celle-là, croyant licite la relation avec les proches.

– Deuxième cas : S’il est digne de confiance, alors la majorité des savants – et c’est l’avis correct – considèrent qu’il reste un maḥram avec qui il est permis de voyager, car il n’y a pas à craindre une tentation de sa part.

Cheikh Ibn ʿUthaymīn رحمه الله a adopté l’avis de la majorité des savants : « Même si sa religion est inférieure – comme dans le cas d’un non-musulman vis-à-vis d’une femme musulmane –, il peut être un maḥram pour elle, à condition qu’il soit digne de confiance. S’il n’inspire aucune confiance et qu’il existe un risque pour sa sécurité ou sa moralité, alors il ne peut être considéré comme un maḥram, et il ne lui est pas permis de voyager avec lui. » (Ach-Charḥ al-moumtiʿ, vol. 7, p. 41).

En effet, le père reste un maḥram, même s’il est mécréant, car le statut de maḥram est fondé sur le lien de sang, non sur la religion. Ainsi, un père non-musulman est considéré comme un maḥram tant qu’il est digne de confiance, soucieux de la sécurité et de l’honneur de sa fille.

En revanche, s’il représente un danger pour votre religion — en vous poussant à négliger vos obligations religieuses, en vous exposant à des situations de tentation, ou en manquant de pudeur et de respect — alors il ne convient pas de voyager avec lui, même s’il est biologiquement un maḥram. Car la préservation de la foi prévaut sur tout autre considérant.

Toutefois, Allah ﷻ est Le plus savant.