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Questions – réponses

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Publié le : 25 novembre 2025
Famille, Femme & Société Transactions & Travail

La femme musulmane et l’illusion de l’autosuffisance

Question :

Question d’une jeune sœur :

As-Salam ‘alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh. Noble cheikh, qu’Allah soit bienfaisant envers vous et qu’IL bénisse vos efforts. Pourriez-vous répondre à ma question ci-dessous ? BarakAllahou fikoum :

Beaucoup de femmes musulmanes vivant encore chez leurs parents disent vouloir être femmes au foyer, mais poursuivent des études pour obtenir un diplôme et ainsi trouver plus facilement un emploi à l’avenir, ou travaillent afin d’économiser de l’argent, tout cela pour se préparer au jour où elle viendraient à se retrouver seules, sans homme pour subvenir à leurs besoins.

Cependant, selon le tafsir du verset 130 de la sourate An-Nisa, le Sheikh As-Sadi écrit, dans une traduction rapprochée : « Si sa part de subsistance cesse de lui parvenir de son mari, alors sa subsistance viendra de Celui qui garantit la subsistance de tous et prend soin de leurs intérêts, et peut-être qu’الله la bénira d’un mari meilleur que lui ».

Est-ce que je peux conclure de ce tafsir que la femme n’a pas à craindre de se retrouver seule, sans personne pour s’occuper d’elle ? Ce verset peut-il s’appliquer également à la femme dont le mari est mort ? Est-ce qu’une femme vivant chez ses parents, qui ne se prépare pas à la possibilité de se retrouver seule, est comparable à quelqu’un qui place sa confiance en الله sans prendre les moyens nécessaires ?

جزاك الله خيراً

Résumé de la réponse :

Le fait qu’une femme vive chez ses parents et ne se prépare pas à « un éventuel abandon » n’est pas comparable à quelqu’un qui prétend placer sa confiance en Allâh sans prendre de moyens ; au contraire, elle a pris les moyens agréés par son Seigneur : préserver sa religion, respecter les limites, rester dans l’environnement de protection voulu par Allâh pour elle, et s’en remettre à Lui pour ce qui n’est pas entre ses mains.

Réponse :

Wa ‘alaykoum as-salām wa rahmatoullāh wa barakātouh,

Ma fille, qu’Allâh vous accorde Sa bienfaisance, vous bénisse et vous augmente en science et en clairvoyance.

Le sens rapporté par le cheikh As-Sa‘dî – qu’Allâh lui fasse miséricorde – dans l’explication du verset 130 de sourate An-Nissâ :

وَإِن يَتَفَرَّقَا يُغْنِ اللَّهُ كُلًّا مِّن سَعَتِهِ ۚ وَكَانَ اللَّهُ وَاسِعًا حَكِيمًا
(Sourate An-Nissâ, verset 130)

{ Et s’ils se séparent, Allâh enrichira chacun d’eux de Sa largesse. Et Allâh est Plein de largesse et Sage.}

Ceci est un principe général : lorsque la subsistance cesse d’un côté, Allâh la remplace par une autre voie, et Il subvient aux besoins de Ses serviteurs mieux qu’eux-mêmes ne le pourraient.

Ainsi, oui, le verset s’applique à la femme qui se sépare de son mari comme à celle dont le mari meurt, ou qui se retrouve seule pour une autre raison, car la règle est la même : « Allâh ﷻ suffit à celui qui place sa confiance en Lui, et Il lui accordera une issue ».

Cependant, cela ne signifie nullement que la femme doit chercher à assurer sa subsistance par des voies non légiférées, ni qu’elle doive s’exposer aux tentations sous le prétexte de « se préparer au cas où elle se retrouverait seule ». Allâh a garanti la subsistance, mais Il n’a pas demandé à la femme de sortir de son foyer, de s’exposer à des environnements mélangés, ou d’adopter des voies contraires à sa nature et à son rôle légiféré pour obtenir cette subsistance. Bien au contraire, s’en tenir aux voies agréées par Allâh constitue précisément la prise des causes légiférées.

La femme qui s’attache à son foyer, s’occupe de sa religion, de sa pudeur et de ses obligations familiales n’est pas en train de délaisser les causes ; elle est en train de prendre les causes légiférées qui plaisent à Allâh et qui protègent du déclenchement des épreuves. Tandis que beaucoup de causes que Chaytân embellit — comme la peur d’être seule, la peur de la pauvreté, ou l’idée qu’il faut sortir étudier ou travailler pour se « sécuriser » — ne proviennent que de lui.

Allâh ﷻ dit :

الشَّيْطَانُ يَعِدُكُمُ الْفَقْرَ وَيَأْمُرُكُم بِالْفَحْشَاءِ ۖ وَاللَّهُ يَعِدُكُم مَّغْفِرَةً مِّنْهُ وَفَضْلًا ۗ وَاللَّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ
(Sourate Al-Baqara, verset 268)

{ Satan vous fait craindre la pauvreté et vous ordonne la turpitude, tandis qu’Allâh vous promet pardon et grâce venant de Lui. Et Allâh est Plein de largesse et Omniscient. }

La crainte dont vous parlez est donc une ruse de Chaytân, qui pousse beaucoup de femmes à délaisser les priorités du foyer, à s’éloigner de la tranquillité que leur a accordée Allâh, et à courir derrière une illusion de « sécurité financière » qu’elles ne maîtriseront jamais. La vraie sécurité est dans le fait de placer sa confiance totale en Allah, non dans l’accumulation de diplômes ou de stratégies humaines.

Allâh ﷻ a écrit pour chaque âme sa subsistance, et même si une personne cherchait à fuir sa subsistance, celle-ci la rattraperait.

Le fait qu’une femme vive chez ses parents et ne se prépare pas à « un éventuel abandon » n’est pas comparable à quelqu’un qui prétend placer sa confiance en Allâh sans prendre de moyens ; au contraire, elle a pris les moyens agréés par son Seigneur : préserver sa religion, respecter les limites, rester dans l’environnement de protection voulu par Allâh pour elle, et s’en remettre à Lui pour ce qui n’est pas entre ses mains.

Voici deux ressources utiles qui viennent appuyer ce sens :


Quant aux études poursuivies dans le seul but de « se préparer au cas où », beaucoup de gens — hommes comme femmes — constatent qu’après quelques années sans pratique réelle dans le domaine étudié, leurs diplômes deviennent inefficaces. Ils finissent souvent par travailler dans des secteurs totalement différents, et les années d’études ne leur ont servi ni dans leur vie religieuse ni dans leur vie professionnelle. Il n’y a donc pas dans cette démarche une garantie de sécurité, mais souvent un gaspillage de temps et d’efforts.

La femme doit se rappeler que la désobéissance n’a jamais été une cause d’ouverture et que sortir du cadre que la Législation a établi pour elle n’a jamais été une voie de bénédiction. La vraie crainte doit être celle de tomber dans l’interdit et de déplaire à son Seigneur, non celle de manquer de subsistance, car le Garant de la subsistance est Allâh ﷻ et nul autre.

Je vous recommande également de consulter cette réponse détaillée :

Le travail et les études de la femme musulmane

Ma fille, qu’Allâh vous accorde la fermeté dans la vérité, vous éclaire, et mette la barakah dans votre vie.

Toutefois, Allah ﷻ est Le plus savant.

Source : www.dourous-sounnah.com

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