La perte imminente d’un enfant atteint de cancer
Question :
Question d’une mère :
As-Salam ‘alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh. Noble cheikh, qu’Allah soit bienfaisant envers vous et qu’IL bénisse vos efforts. Pourriez-vous répondre à ma question ci-dessous ? BarakAllahou fikoum :
Mon fils de 5 ans se bat contre le cancer depuis un an et demi. Nous avons appris il y a quelques jours, par les médecins, que c’était fini pour lui, qu’il n’y avait plus rien à faire, que le cancer était trop agressif. Ils ont dit qu’il lui restait quelques semaines à vivre.
En tant que maman, la douleur est insoutenable. Je ne cesse de pleurer. Je suis anéantie. Je cherche du réconfort dans des hadiths qui parlent de la mort des enfants, en particulier un qui dit que si l’on perd trois enfants, alors ces derniers intercéderont pour faire entrer leurs parents au Paradis.
Je voulais savoir si cela était valable aussi pour la perte d’un seul enfant ? Je suis tellement triste par la situation. Mon cœur brûle de douleur. J’espère que vous me répondrez.
Résumé de la réponse :
Ce que vous vivez est l’une des plus grandes épreuves que puisse traverser une mère. Mais cette épreuve, si vous la portez avec foi, patience et confiance en Allāh, sera une lumière immense pour vous dans l’au-delà.
Réponse :
Wa ‘alaykoum as-salām wa rahmatoullāh wa barakātouh,
Qu’Allāh vous accorde patience, apaisement et consolation dans cette terrible épreuve, et qu’Il enveloppe votre fils de Sa miséricorde et de Sa douceur. Ce que vous vivez est d’une intensité bouleversante, et votre douleur est légitime.
Sachez que l’annonce du risque de perdre un enfant est une épreuve immense, mais aussi une cause de grandes récompenses auprès d’Allāh si elle est accompagnée de patience et de foi.
Allāh ﷻ dit dans le Coran :
وَبَشِّرِ ٱلصَّـٰبِرِينَ
(Sourate Al-Baqara, verset 155)
{ Et fais la bonne annonce aux endurants… }
Puis Il ﷻ précise :
ٱلَّذِينَ إِذَآ أَصَـٰبَتْهُم مُّصِيبَةٌ قَالُوٓا۟ إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّآ إِلَيْهِ رَٰجِعُونَ
(Sourate Al-Baqara, verset 156)
{ Ceux qui, lorsqu’un malheur les atteint, disent : “Certes, nous appartenons à Allāh et c’est à Lui que nous retournons.”}
Et Il ﷻ dit encore :
أُو۟لَـٰٓئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَوَٰتٌۭ مِّن رَّبِّهِمْ وَرَحْمَةٌۭ ۖ وَأُو۟لَـٰٓئِكَ هُمُ ٱلْمُهْتَدُونَ
(Sourate Al-Baqara, verset 157)
{ Ceux-là recevront des bénédictions de leur Seigneur ainsi que Sa miséricorde. Et ce sont eux les bien-guidés. }
D’après Abou Hourayrah (رضي الله عنه), le Messager d’Allāh ﷺ a dit : « Aucun serviteur musulman ne perd trois enfants sans qu’Allāh ne lui accorde le Paradis par miséricorde pour eux. » Ils dirent : « Et deux, ô Messager d’Allāh ? » Il dit : « Et deux aussi. » Ils dirent : « Et un ? » Il dit : « Et un aussi, s’il supporte avec patience et espère la récompense. » (Rapporté par an-Nassā’ī, n°1876 ; authentifié par al-Albānī)
Ce hadith montre clairement qu’une seule perte, si elle est accompagnée de patience et d’espoir en la récompense divine, peut suffire à ouvrir les portes du Paradis.
D’après Abou Hourayrah (رضي الله عنه), le Prophète ﷺ a dit : « Les enfants morts (jeunes) sont comme de petits oiseaux du Paradis. Ils attendent leurs parents, les saisissent par leurs vêtements ou leurs mains, comme je vous vois vous accrocher à quelque chose, et ils ne les lâcheront pas jusqu’à ce qu’Allāh les fasse entrer au Paradis. » (Rapporté par Mouslim, n°2635)
Anas ibn Mālik (رضي الله عنه) rapporte : « Le fils d’Abou Ṭalḥah (de son épouse Oum Soulaym) tomba malade. Abou Ṭalḥah sortit en voyage, et l’enfant mourut.
Oum Soulaym dit à sa famille : “Ne dites rien à Abou Ṭalḥah au sujet de son fils avant que je ne lui parle.”
– Abou Ṭalḥah rentra à la maison et demanda : “Comment va mon fils ?”
– Elle répondit : “Il est maintenant plus calme qu’il ne l’a jamais été.”
Puis elle lui apporta le dîner, il mangea.
Ensuite, elle s’embellit pour lui comme elle ne l’avait jamais fait auparavant, et il eut des rapports avec elle.
– Quand elle vit qu’il était rassuré et apaisé, elle lui dit :
“Ô Abou Ṭalḥah, que dirais-tu si des gens prêtaient quelque chose à une famille, puis qu’ils venaient la leur reprendre, auraient-ils le droit de la leur reprendre?”
– Il dit : “Oui.”
– Elle dit : “Alors sache qu’Allāh a repris ton fils.”
Abou Ṭalḥah se mit alors en colère et dit :
“Tu m’as laissée avoir des rapports avec toi pendant que notre fils était mort, et tu ne m’en as rien dit ?!”
Le matin venu, il alla voir le Messager d’Allāh ﷺ et l’informa de ce qui s’était passé.
Le Prophète ﷺ dit : « Qu’Allāh bénisse votre nuit. »
Elle tomba enceinte. »
Anas dit : « Le Messager d’Allāh ﷺ m’envoya avec une datte et me dit :
“Va voir si Oum Soulaym a accouché.”
Je partis et trouvai qu’elle venait de donner naissance à un garçon.
Je le ramenai au Prophète ﷺ.
Il mâcha une datte puis la plaça dans la bouche du nouveau-né et lui donna le nom de ʿAbdoulLāh. » (Rapporté par al-Boukhārī, n°1301 ; Mouslim, n°2144)
Le rapporteur de ce hadith, l’imām Soufyān ibn ʿOuyaynah, a rapporté d’après ʿIbayah ibn Rifaʿah al-Anṣārī que : « Allāh a exaucé l’invocation du Prophète ﷺ en leur faveur, en mettant la bénédiction dans leurs rapports de cette nuit. En effet, leur fils né de cette union, ʿAbdoulLāh, a eu neuf enfants, tous mémorisateurs du Coran. »
Selon Abou Moūssā al-Achʿarī (رضي الله عنه), le Prophète ﷺ a dit :
« Lorsque Allāh prend l’enfant d’un serviteur, Il dit à Ses anges : “Avez-vous pris l’âme de l’enfant de Mon serviteur?”
– Ils disent : “Oui.”
– Il dit : “Avez-vous pris le fruit de son cœur ?”
– Ils disent : “Oui.”
– Il dit : “Qu’a dit Mon serviteur ?”
– Ils disent : “Il T’a loué et a dit : Innā lillāhi wa innā ilayhi rājiʿoūn (Certes, nous appartenons à Allāh et c’est à Lui que nous retournons). ”
Alors Allāh dit : “Construisez-lui une maison au Paradis et appelez-la : Bayt al-ḥamd (La Maison de la Louange).” » (Rapporté par at-Tirmidhī, n°1021 – déclaré ḥasan par al-Albānī)
Ce que vous vivez est l’une des plus grandes épreuves que puisse traverser une mère. Mais cette épreuve, si vous la portez avec foi, patience et confiance en Allāh, sera une lumière immense pour vous dans l’au-delà.
Nous demandons à Allāh de faire de votre enfant un intercesseur pour vous au Jour du Jugement, de vous réunir avec lui au plus haut degré du Paradis, de vous accorder patience et agrément, de remplir votre cœur de sérénité et de lumière.
Qu’Allāh vous fortifie, vous apaise, et vous récompense d’une récompense immense.
Toutefois, Allah ﷻ est Le plus savant.
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