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Questions – réponses

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Publié le : 22 juini 2025
Coran et Hadiths

La proscription d’écrire ou de lire le Saint Coran en transcription phonétique

Question :

Question concernant la transcription phonétique du Coran :

Pourquoi l’écriture et la lecture du Coran en transcription phonétique (lettres non arabes) sont-elles interdites ?

Résumé de la réponse :

Le Coran a été révélé en arabe clair, dans une langue précise, choisie par Allah. Selon le consensus des savants anciens et contemporains, il est interdit de le transcrire en lettres non arabes, car cela constitue une altération de la forme sacrée du texte. Cette pratique est une innovation blâmable sans fondement dans la tradition prophétique. Les savants soulignent que même pour les non-arabophones ou les convertis, l’apprentissage de l’arabe reste indispensable pour préserver l’intégrité du Coran.

Réponse :

La proscription d’écrire ou de lire le Saint Coran en transcription phonétique.

Par le shaykh Ṣāliḥ al-‘Awd, diplômé en charia de l’Université d’Al-Azhar.

DAR IBN HAZM
2007

Le lecteur ne doit pas se méprendre quant à l’objet de cette épître qui n’est pas (la traduction du sens du Coran), celle-ci ayant été autorisée par les savants; mais qui est : la dénaturation du texte du Saint Coran en le transcrivant phonétiquement, acte illicite selon l’unanimité des savants.

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Allah a mis en place, pour ce Coran, une seule langue, l’arabe. C’est par le biais de cette langue qu’Il a révélé Son éternel Livre à Son illustre Prophète, que la bénédiction et la paix de Allah soient sur lui.

Le noble Coran est qualifié onze fois par l’attribut d’« arabe » :

1. ﴾Et celle-ci est une langue arabe bien claire﴿, Les Abeilles/103

2. ﴾Et l’Esprit fidèle est descendu avec cela, sur ton cœur pour que tu sois du nombre des avertisseurs, en une langue arabe très claire﴿, Les Poètes/193

3. ﴾« Quoi ? Un [Coran] non-arabe et [un Messager] arabe ? » Dis : « Pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison »﴿, Les Versets Détaillés/44

4. ﴾Nous l’avons fait descendre, un Coran en [langue] arabe, afin que vous raisonniez﴿, Joseph/2

5. ﴾Ainsi l’avons-Nous fait descendre (le Coran) [sous forme] de loi en arabe﴿, Le Tonnerre/37

6. ﴾C’est ainsi que nous l’avons fait descendre un Coran en [langue] arabe, et Nous y avons multiplié les menaces﴿, Ta-Ha/113
7. ﴾Un Coran [en langue] arabe, dénué de tortuosité, afin qu’ils soient pieux!﴿, Les Groupes/28

8. ﴾Un livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran [lecture] arabe pour des gens qui savent﴿, Les Versets Détaillés/3

9. ﴾Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Coran arabe﴿, La Consultation/7
10. ﴾Nous en avons fait un Coran arabe afin que vous raisonniez﴿, L’Ornement/3

11. ﴾Et ceci est [un livre) confirmateur, en langue arabe, pour avertir ceux qui font du tort﴿, Al-Ahqaf/12

Dans son ouvrage Al-Risala (p.47), l’imam Al-Chafii – qu’Allah l’agrée- a dit, après avoir cité certains de ces versets : « Allah a prouvé à tous, à travers tous les versets que nous avons cité, que son Livre est arabe; puis Il corrobore cela en le soustrayant à toute langue autre que la langue arabe, et ce dans deux versets. Allah dit : ﴾ Et Nous savons parfaitement qu’ils disent : « Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne (le Coran) ». Or, la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère [non arabe], et celle-ci est une langue arabe bien claire ﴿ – Les abeilles, 103 ; ailleurs Il affirme : ﴾ Si nous en avions fait un Coran en une langue autre que l’arabe, ils auraient dit : « Pourquoi ses versets n’ont-ils pas été exposés clairement ? Quoi ? Un [Coran] non arabe et [un Messager] arabe ? » ﴿ – Les versets détaillés, 44

Quelles belles preuves que celles-ci qui témoignent que le Livre d’Allah a été révélé en langue arabe bien claire.

Ainsi, la volonté divine a voulu que ce noble Coran soit une lettre arabe, exprimant une langue arabe. C’est donc une Lecture et un Livre : En tant que Lecture, il est lu en langue arabe ; en tant que Livre, il est écrit en lettre arabe. L’imam Al-Chafii affirme : « La langue que Allah a choisie est la langue des Arabes, Il en a donc fait la langue de la révélation Son noble Livre, et en a fait la langue du sceau de Ses prophètes, Muhammad ﷺ ».

L’imam Ahmad ibn Taymiyya affirme quant à lui : « Les grands savants de la religion sont unanimes pour dire qu’il n’est pas permis de le lire – le Coran – en une autre langue que l’arabe, que la personne soit capable ou non de lire l’arabe; car ce genre de lecture n’en fait plus le Coran révélé ».

Voilà pourquoi j’attire l’attention sur le fait qu’est apparu en Occident une innovation religieuse détestable qui porte atteinte au caractère sacré du noble Coran, et dont les responsables, musulmans, ne voient pas les conséquences. L’agissement de ces personnes ne découle pas d’un avis transmis par tradition ni n’est le fruit d’une consultation auprès d’un savant authentique. Cette innovation religieuse se traduit par la dénaturation des versets du Saint Coran qui se produit lorsqu’on l’écrit via des caractères latins en prétextant en faciliter la lecture aux non arabophones ou aux nouveaux convertis. C’est ainsi qu’est apparu, dans les librairies, à côté des transcriptions de courtes sourates, celles de sections entières telles que la section de « La Nouvelle » et celle de « La Royauté », voire plus.

Les personnes responsables de tels agissements ont pour but, en développant ce genre d’écrit coranique, à la fois moderne et nouveau, d’augmenter leur chiffre d’affaire, tout en omettant ce que Allah annonce à propos de ceux qui agissent de la sorte : ﴾ Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit ! Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu’ils en profitent !

Ce genre d’action, qui correspond à la fois à une dénaturation des caractères du Coran, une transformation de sa graphie et un changement de ses règles de base, en usant de signes mis en place par ces mêmes personnes et qui varient d’un ouvrage à un autre, n’est agrée ni par Allah et Son Prophète, ni par les califes orthodoxes, ni par les savants érudits, et ce de tout temps et jusqu’à nos jours.

Le caractère illicite de cet agissement est accentué, en plus du Coran lui-même, par la tradition prophétique, qui constitue la deuxième source de loi religieuse musulmane et qui se traduit par les dires, actes et consentements du Prophète ﷺ.

Dans ce même esprit, le Prophète ﷺ, en correspondant avec les monarques et souverains de son époque, dont certains étaient Arabes, d’autres non, n’a, à aucun moment, transmis ne serait-ce qu’un seul verset en leur langue.

En effet, aucune tradition ne nous enseigne que le Prophète ﷺ a pensé, ordonné ou consentie que l’un de ses compagnons puisse écrire le Saint Coran en d’autres lettres que celles par lesquelles il a été révélé.

Les raisons qui auraient pu le pousser à transmettre les versets du Coran en usant de leurs graphies ne manquaient pourtant pas. Citons par exemple le fait qu’il s’agissait là de non musulmans, de personnes ennemies et du Prophète et de la religion à laquelle il les invitait; le fait aussi qu’il aurait pu craindre qu’ils ne fassent pas cas de ses missives et les négligent.

Or ce que l’on sait avec certitude à ce propos c’est que l’intégralité du corpus coranique a été écrit en langue arabe, à une époque où étaient célèbres, en plus de l’arabe, et entre les langues qui étaient en usage autour de La Péninsule Arabique, le perse et le latin, à tout le moins. Les peuples de ces deux langues étaient d’ailleurs les premiers avec lesquels il y eu une relation grâce aux libérations musulmanes. Pourtant ce n’était pas faute d’avoir un traducteur au service du Prophète puisqu’on sait que ceux-ci, tels que Oubayy ibn Ka’b, étaient présents autour.

L’imam Ahmad ibn Hajar explique le but visé par le Prophète : « la seule raison c’est de leur permettre de l’apprendre, or cela ne peut être fait qu’en usant de la langue arabe, ainsi il les a poussé à apprendre la langue arabe afin qu’ils comprennent ce qui leur est parvenu de Sa part en fait d’énoncé et de Coran. »

Il en fut de même à l’époque des compagnons ainsi qu’à la génération suivante. Il y avait parmi eux des gens non arabes : des Perses, des Romains, des Abyssins qui avaient embrassé l’Islam, et qui pour autant n’avait pas même songé un instant à transcrire le Coran dans leur langue maternelle pour s’en faciliter la lecture. Non, ils s’en tinrent à ce à quoi le Prophète se tint : écrire le Coran en caractère arabe et arabe seulement.

En plus des preuves tirées du Coran et de la tradition prophétique quant à la prohibition d’écrire le Coran en des caractères autres qu’arabe, il faut ajouter les avis juridiques des plus illustres érudits (d’antan), des plus célèbres jurisconsultes, des savants contemporains, des conseils jurisprudentiels et des réunions scientifiques de travail (d’aujourd’hui) dans divers continents.

En conséquence, toute personne qui l’ignore doit savoir que ce noble Coran est arabe, qu’il a été révélé tel quel à un prophète arabe, lui-même envoyé à une communauté arabe, sur une terre arabe, durant un mois arabe, et dans une langue arabe.

De ce fait il est strictement exclu d’en changer la graphie, d’en modifier la lettre ou d’inventer une façon moderne pour le transcrire, et ce quelles que soient les raisons invoquées, et quelle que soit la personne qui l’autorise en se basant sur son avis personnel.

Les preuves prohibitives de la transcription phonétique du Coran

Voici, cher lecteur, la synthèse de quelques-unes de ces preuves :

1. Le Saint Coran :

– ﴾ Nous l’avons fait descendre, un Coran en [langue] arabe, afin que vous raisonniez ﴿

– ﴾ Et quiconque fait scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons dans l’Enfer. Et quelle mauvaise destination! ﴿

– ﴾ Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit !- Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu’ils en profitent! ﴿

2. La tradition prophétique :

– Al-‘Irbadh ibn Saria (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Prophète ﷺ a dit: « Celui qui vivra d’entre vous verra moult désaccords ; accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des califes orthodoxes, mordez-y avec vos molaires, et gare aux innovations car toute innovation est égarement. » Rapporté par l’imam Abou Daoud et l’imam al-Tirmidhi.

3. Textes classiques des savants en jurisprudence musulmane :

– L’imam al Mirghiani a dit: il est interdit d’écrire le Coran en perse de façon consensuelle. Dans l’ouvrage « Mi’raj al-Diraia » on peut lire : il est formellement interdit d’écrire le Coran en perse, celui qui se base sur ce genre d’écrit est considéré comme cagot.

– L’imam Abou ‘Amr al-Dani tient de Achhab que l’imam Malik ibn Anass a été interrogé : Est-il permis d’écrire le Coran en usant du nouvel alphabet mis en place par les gens? Il répondit: non, seule la première écriture est permise.

– On questionna l’imam ibn Hajar al-Haithami – comme cela apparaît dans ses avis juridiques – : Est-il proscrit d’écrire le Coran en usant d’un autre alphabet qu’arabe comme il est proscrit de le lire? Il répondit: Le consensus est pour la prohibition.

– L’imam Ahmad ibn Hanbal a dit: Il est interdit de déroger à l’écriture de ‘Othman (Ibn ‘Affan, le calife) du Coran pour ce qui de la lettre waw, du alif, du ya ou de n’importe quelle autre lettre.

– L’imam ibn Hazm a dit: Le changement du caractère arabe du Coran constitue une dénaturation de la parole divine. Allah a blâmé ceux qui agissent de la sorte en ces termes : ﴾ Ils détournent les paroles de leur sens ﴿.

– L’imam ibn al-Hajj al-‘Abdari : Il – i.e. le copiste – se doit de ne pas copier le Coran en usant de caractères non arabes car Allah l’a révélé en langue arabe bien claire et non en une autre langue.

4. Textes émanant du corps des grands savants et des conseils jurisprudentiels contemporains :

– Le conseil de recherche musulman au Caire (il regroupe le corps des grands savants d’Egypte entre autres) : « Le conseil s’est accordé pour dire, dans la quatrième séance de sa vingt deuxième rencontre (le 30/01/1986) que le Saint Coran ne doit s’écrire qu’avec la graphie de ‘Othman, et qu’il n’est pas permis de l’écrire avec des caractères latins. »

– Le conseil du corps des grands savants à Riyad : « Le conseil a décidé, de façon unanime, l’interdiction d’écrire le Coran en caractères latins ou en tout autres caractères d’une autre langue. »

– Le conseil jurisprudentiel musulman à La Mecque : « Le consensus a décidé de soutenir la décision prise par le conseil du corps des grands savants, quant à l’interdiction de changer la graphie ‘othmanite du Coran afin que cela demeure une preuve éternelle quant à l’impossibilité de changement ou de dénaturation du texte coranique. »

– Le secrétariat de la ligue du monde musulman à La Mecque : « Nous invitons nos frères musulmans, lorsqu’ils souhaitent citer des références coraniques, à s’en tenir à la graphie arabe, et arabe seulement. »

L’imam Muhammad ibn Idriss al-Chafi’i (mort en 819 après Jésus) dit dans son ouvrage « al-Risala » : Tous musulman se doit d’apprendre de la langue arabe ce qui lui est possible d’en apprendre afin de :

– Pouvoir l’utiliser pour attester qu’Allah est le seul Allah et que Muhammad est Son serviteur et messager;

– Pouvoir l’utiliser pour lire le Coran;

– Pouvoir l’utiliser pour faire des invocations telles ce qui lui incombe en fait de takbir, tasbih et d’attestation de la foi …

… Entre autres.

Cette épître a été achevé – par la grâce d’Allah – le mardi 28 cha’bane 1425 H, soit le 12 octobre 2004 CH.

Source : www.dourous-sounnah.com

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