L’importance primordiale d’apprendre les politesses avant d’apprendre la science
‘Othman Abou Laïth Al-Armany
- 00:00:00 : Bienvenue à l’étudiant en science.
- 00:03:50 : Le besoin de la science religieuse plus que toute chose.
- 00:04:58 : La demande de la science est de deux catégories.
- 00:06:31 : La science profitable et celle qui ne l’est pas.
- 00:09:58 : Est-ce que la divergence est un argument en Islam ?
- 00:14:15 : Le mérite de la science et des gens de science.
- 00:18:27 : Les différents degrés entre les gens de science.
- 00:20:35 : L’importance primordiale d’apprendre les politesses avant d’apprendre la science.
- 00:23:22 : La sincérité dans l’étude de la science et ne pas chercher à plaire aux gens.
- 00:30:10 : La mise en pratique de la science.
- 00:35:10 : Les moyens modernes et alternatifs d’enseigner la science ou de prêcher l’Islam.
- 00:38:09 : Se désintéresser de ce bas monde.
- 00:42:02 : S’éloigner des péchés.
- 00:42:40 : Préserver son temps et pour cela, manger peu, parler peu et fréquenter peu les gens.
- 00:46:46 : La patience, la persévérance, la répétition et la continuité dans l’étude de la science.
- 00:50:42 : Les politesses avec son “cheikh” (professeur) : 1- Le choix du professeur.
- 00:59:12 : 2- Les infiltrés dans la science, l’intelligence artificielle, les sites et comptes tenus par des incompétents et inconnus.
- 01:02:52 : 3- Le respect de son cheikh par respect de la science qu’il porte.
- 01:08:19 : 4- Patienter sur la dureté ou les fautes de son cheikh.
- 01:17:56 : 5- Se mettre au service de son cheikh.
- 01:21:04 : 6- La manière dont on pose une question ou l’on fait une remarque au cheikh.
- 01:30:18 : Certaines politesses à respecter avec ses camarades.
Retranscription :
Le texte ci-dessous est une retranscription de la série de cours. Il a été écrit par des bénévoles — qu’Allah les récompense. Il se peut qu’il contienne des erreurs. N’hésitez pas à nous les signaler via les commentaires en bas de page.
Nous allons parler d’un sujet qui est essentiel pour tout musulman et plus particulièrement pour toute personne qui demande la science.
Dans le hadith de Safwan ibn ‘Assal où il rapporte qu’il a été voir le Messager d’Allah ﷺ pour le questionner et a dit : « Ô messager d’Allah, je suis venu te voir pour apprendre la science ». Et le Prophète ﷺ de lui répondre : « Que l’étudiant en science soit le bienvenu ». Et ensuite, il a mentionné les mérites de l’étudiant en science en disant : « L’étudiant en science est entouré d’anges qui lui font ombrage de leurs ailes et qui montent les uns sur les autres jusqu’à arriver au ciel. Et cela, par satisfaction et amour pour la chose qu’il est venue chercher. »
Dans un autre hadith d’Abou Sa’id al-Khoudri رضي الله عنه , deux tabi’is, deux parmi les suiveurs des compagnons sont venus le voir. Et quand ils venaient auprès de lui pour apprendre la science, il disait, c’est-à-dire Abou Sa’id : “Que ceux pour lesquels nous avons reçu des recommandations du Prophète صلى الله عليه وسلم soient les bienvenus.”
Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Des territoires seront conquis, puis viendra des hommes ou des jeunes hommes pour apprendre de vous. Alors s’ils viennent à vous, enseignez leur, soyez doux avec eux, faites-leur de la place dans vos assises et faites-leur comprendre le hadith. »
Et c’est ainsi qu’il en était avec Abu Sa’id al-Khoudri رضي الله عنه qu’il leur disait que ceux pour lesquels nous avons reçu les recommandations soient les bienvenus. Puis il leur expliquait ce que le prophète SSS leur a conseillé.
Le musulman a besoin de la science religieuse plus que toute chose, plus même que la nourriture et la boisson. Car l’Imam Ahmed رحمه الله a dit : “les gens ont besoin de la science plus que de boire et de manger, car l’homme a besoin de boire et de manger que quelques fois par jour, alors qu’il a besoin de la science pour chacune de ses respirations.”
C’est-à-dire pour chaque geste, pour chaque chose qu’il veut entreprendre, pour chaque chose qu’il voudrait dire, pour chaque chose pour lesquels il voudrait se taire, il a besoin de connaître la science, de savoir qu’est-ce qu’Allah demande de lui à ce moment-là. Et ceci n’est possible qu’avec la science.
Et Ibn al-Qayyim رحمه الله dans An-Nuniyah a dit dans le sens : “l’ignorance est une maladie mortelle et son remède est composé de deux choses dont les quantités sont égales. Un texte du Qur’an et de la sunnah ainsi qu’un médecin qui va prescrire ce remède qui n’est autre que le savant éducateur.”
La demande de la science se partage en deux catégories.
Une catégorie qui est obligatoire pour tout musulman et une catégorie qui est une obligation communautaire. C’est-à-dire que si une partie des musulmans l’apprend, cela n’est pas obligatoire pour le reste.
La partie qui est obligatoire pour tout musulman, c’est le minimum à connaître concernant sa foi, concernant ses pratiques journalières et concernant toute chose qu’il voudrait entreprendre, alors il sera dans l’obligation de demander.
L’Imam ibn Al-Mubarak رحمه الله a été questionné sur le hadith où le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : “L’apprentissage de la science est une obligation pour chaque musulman.”
Il a dit à ce sujet : “Il n’est pas permis au croyant de s’apprêter à accomplir une chose sans science. Et pour cela, il devra questionner les gens de science car Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :
فَاسْأَلُوا أَهْلَ الذِّكْرِ إِنْ كُنْتُمْ لا تَعْلَمُونَ
(An-nahl – 43)
{Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas.}
Donc cette science-là qui nous aide à concrétiser la servitude à Allah est la science la plus noble et la science prioritaire. Et ce n’est pas toute science qui est profitable.
La science profitable, comme a dit Ibn Rajab dans son livre : « فضل علم السلفي على علم الخلف » – ” La science profitable est ce qui permet de maîtriser les textes du Livre d’Allah et de la Sounnah du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم. Et cela en se conformant aux paroles rapportées des compagnons pour leur compréhension, en privilégiant d’abord le fait de savoir discerner ce qui est authentique de ce qui est faible, puis le fait de s’efforcer à comprendre le sens de ces textes.”
Donc ce n’est pas toute science qui est profitable.
La science profitable, il l’a dit ici, c’est celle qui nous permet de concrétiser ce pourquoi on a été créé.
La question se pose. Donc les sciences mondaines. Est-ce qu’elles sont demandées ? Elles sont demandées à condition qu’elles soient une aide pour concrétiser notre objectif. Elles ne sont pas demandées en soi. Ça c’est un.
Deuxièmement, elles peuvent être demandées, devenir une obligation communautaire si la communauté musulmane a besoin de certaines de ses sciences. Mais il est sûr qu’elles n’auront jamais, jamais la valeur de la science islamique. Et quand Allah parle des savants, Il parle des connaisseurs du Quran et de la Sounnah, et non pas les savants de la physique ou de l’astronomie ou de la médecine.
Et parfois, ces sciences-là peuvent être nocives si quelqu’un n’a pas des bases solides dans les sciences religieuses en apprenant certaines sciences mondaines, il peut accepter certaines croyances, certaines pratiques contradictoires à l’Islam. Ce qui est aujourd’hui très répandu. Des gens qui apprennent des sciences mondaines, la science de l’éducation, dans la médecine, dans la manière d’éduquer son âme, ils apprennent cela des non-musulmans, avec des méthodes qui n’ont rien à voir avec l’Islam, et ils viennent habiller cela d’un habit islamique en disant, Al-hamdulillah, masha Allah, barakAllahoufik.
Voilà, donc ça devient maintenant un coach islamique, un éducateur islamique. Tout son enseignement n’a rien d’islamique, mais il l’a islamisé avec un habit. C’est comme si il a mis un tampon halal sur un cochon. Ça ne changera pas le statut du cochon. C’est illicite.
Donc toute personne qui veut s’ancrer dans ce type de sciences, sciences de l’éducation, la psychologie ou autre, doit d’abord maîtriser qu’est-ce que l’Islam dit sur ces sujets.
Comment l’Islam voit ces sujets ?
Puis après, s’il y ajoute l’expérience de certains spécialistes non-musulmans ou des procédés qui ne sont pas contradictoires à l’Islam, alors c’est en plus, il devra faire le tri entre ce qui est compatible avec nos croyances et nos pratiques et ce qui n’est pas compatible.
Pour pouvoir faire ce tri, il faudra qu’il étudie. S’il n’a pas étudié auparavant ce sujet auprès des gens de sciences, il n’aura pas la capacité de lui-même de faire le tri, de savoir ce qui est bon et mauvais à prendre dans ces sciences mondaines.
D’ailleurs, Ibn al-Qayyim a dit à ce sujet : “La science c’est, Allah a dit, Son Messager a dit, les Compagnons ont dit. Ce sont eux les doués de connaissance. Et la science n’est pas le fait de lever l’étendard de la divergence entre l’avis d’une personne et la parole du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم.”
En effet, la divergence n’est pas un argument en Islam.
Aujourd’hui, quand tu viens expliquer une chose à un musulman, lui expliquant par des preuves du Quran et de la Sounnah, ou au minimum en transmettant les paroles des savants que la personne n’est pas capable d’expliquer les preuves. J’ai entendu dire les savants que telle chose, par exemple, est illicite.
Voilà la personne qui va dire : “Oui ? mais il y a divergence.”
D’accord, alors on va lui répondre. Dans quel livre du Quran ou de la Sounnah ou dans les livres des gens de science, on trouve à un moment que la divergence est un argument acceptable en islam. Allah blâme la divergence dans le Quran, il la blâme. Le Prophète صلى الله عليه وسلم blâme la divergence. Et lui il dit, il y a divergence. La divergence est une réalité, et l’islam nous a enseigné comment agir avec cette divergence. Mais ce n’est pas un argument islamique car la vérité en islam ne se multiplie pas. Elle est Une auprès d’Allah. Et les savants ont fait l’effort d’essayer de trouver cette vérité.
Ils ne sont pas des prophètes, ils n’ont pas la révélation. Donc chacun a fait son effort de déduction, d’interprétation, et a donné ses résultats. Mais dans toutes ces paroles, il n’y en a qu’une qui est juste. Alors venir dire, il y a divergence, ça c’est une réalité, il y a divergence, oui. Il n’existe presque pas un sujet sur lequel il n’y a pas divergence.
Est-ce que ça veut dire par là que c’est un argument ? Non, les arguments que les savants rapportent dans les livres de fondement de la jurisprudence c’est Quran, Sounnah, unanimité et analogie juste. Puis d’autres arguments qui suivent ces quatre-là.
À aucun moment, que ce soit les Malikites, les Hanafites, les Shafi’ites, les Hanbalites, ou ceux qui ne sont même pas de ces écoles, à aucun moment les savants ne citent dans les arguments sur lesquels s’appuyer en islam la divergence.
Ça n’existe pas. Ça, c’est l’argument des gens des passions. C’est l’argument des gens qui veulent aller en enfer, qui veulent suivre toujours les choses équivoques.
“Oui, mais il y a divergence…”
Il y a divergence, effectivement. Il y a divergence sur l’alcool qui n’est pas du vin.
Il y a des compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم qui ont divergé sur des points si je vous les dis, vous n’allez jamais me croire. Vous ne me croirez pas à certaines choses si je vous les dit, je préfère pas les dire, les gens vont dire, un Sahabi l’a dit et va partir, il va le faire. Je ne le dirais pas.
Mais c’est pour expliquer que la divergence est un fait. Ça ne veut pas dire que c’est quelque chose qui est demandé en soi. On a une façon d’agir avec cette divergence. Il y a des points dans lesquels on n’accepte pas la divergence. Il y a des points dans lesquels on tolère la divergence. On tolère dans le sens où ce ne sont pas des points sur lesquels les textes sont 100% clairs. Donc il y a différents points de vue.
Mais ça ne veut pas dire par là qu’on peut prendre celui qu’on veut. Ou qu’on peut répondre, “il y a divergence, donc j’ai le choix.” Non, ça veut dire simplement qu’on ne va pas blâmer la personne qui diverge avec nous. Si elle a été sincère dans sa recherche et elle arrivait à un autre résultat que le notre. Ça veut juste dire ça.
Aujourd’hui chez les gens, c’est l’étendard.
Il y a divergence, il y a divergence, tu viens de dire quelque chose ? Oui, mais il y a divergence…
Alors encore mieux, les gens qui posent des questions. “Dites-moi si il y a divergence sur ce sujet” dans le sens où s’il vous plaît aidez-moi à faire mon haram. Donnez-moi un argument pour pouvoir faire ce haram que j’ai envie de faire. Dites-moi juste que quelqu’un il le permet, c’est bon, ça me suffit.
C’est ça, en vérité, la demande. C’est le suivi des passions qu’Allah nous a interdits, تَبَارَكَ وَتَعَالَى.
Les versets et les hadiths qui parlent des mérites de la science et des savants sont très nombreux. Il nous suffit de citer qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :
قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الَّذِينَ يَعْلَمُونَ وَالَّذِينَ لا يَعْلَمُونَ
(Az-Zoumar – 9)
{Dis: «Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?».}
Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :
يَرْفَعِ اللَّهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنكُمْ وَالَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ دَرَجَاتٍ
(Al-Mujaadila – 11)
{Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir.}
Allah élèvera en degré ceux d’entre vous qui auront cru (c’est-à-dire par rapport aux mécréants) et ceux qui ont reçu de savoir (par rapport à ceux qui n’ont pas reçu le savoir).
Et d’autres versets :
إِنَّمَا يَخْشَى اللَّهَ مِنْ عِبَادِهِ الْعُلَمَاءُ
(Fatir – 28)
{Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah.}
Et les hadiths sont très, très nombreux.
Dans le hadith de Mu’awiyah Ibn Abi Sufiyan رضي الله عنه , un hadith rapporté par l’Imam Mouslim, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit :
مَن يُرِدِ اللَّهُ به خَيْرًا يُفَقِّهْهُ في الدِّينِ
“Celui à qui Allah veut du bien, Il lui fait comprendre la Religion.”
Ceci veut dire, que c’est un signe de l’Amour d’Allah quand Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى enseigne à quelqu’un les sciences de la religion.
Celui qui ne connaît rien des sciences religieuses c’est qu’Allah ne lui veut pas du bien car celui à qui Il veut du bien il le rend versé dans les sciences religieuses.
Ca c’est la compréhension inverse du hadith.
Dans un autre hadith, le Prophète صلى الله عليه وسلم dit que : “ Celui qui emprunte un chemin par lequel il recherche une science Allah lui fait prendre par cela un chemin vers le Paradis. Certes les anges tendent leurs ailes par agrément pour celui qui recherche la science. Certes tous ceux qui sont dans les cieux et la terre, même les poissons dans l’eau, demandent pardon pour le savant. Le mérite du savant par rapport à l’adorateur est comme le mérite de la lune par rapport aux autres étoiles. Et certes les savants sont les héritiers des prophètes, et les prophètes n’ont pas laissé comme héritage des dinars ou des dirhams mais ils ont laissé comme héritage la science, celui qui la prend aura certes pris la part complète. “
Donc voit dans ce hadith plusieurs mérites des gens de sciences, on voit que la science est un héritage.
Celui qui dit “j’ai appris avec mon expérience, de l’expérience de la vie…” lui n’a pas appris comme le Prophète صلى الله عليه وسلم nous a enseigné, il n’a pas hérité.
Qu’est-ce que ça veut dire hériter ?
Ca veut dire que les compagnons ont pris du Prophète صلى الله عليه وسلم, ils l’ont enseigné à leurs élèves, leurs élèves ont enseigné à leurs élèves, leurs élèves ont enseigné à leurs élèves jusqu’à aujourd’hui qui ont enseigné à nos chouyoukhs qui ont enseigné à leurs élèves et ainsi de suite.
C’est ça un héritage, c’est une chaîne ininterrompue jusqu’au prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم.
Donc la personne qui a été autodidacte, il ne rentre pas dans cette chaîne, il ne fait pas partie des héritiers des prophètes car il n’a pris aucun héritage. Comment il a pu prendre cet héritage ?
Dans ce hadith on voit que l’adorateur est comme l’étoile car ses actes ne profitent qu’à lui-même, il ne s’éclaire que lui-même. Alors qu’une personne de science, ses actes, comme l’orientation, l’enseignement, ordonner le bien, déconseiller le blâmable, profitent à toute la communauté.
Donc elle est comme la lune qui éclaire plus que sa simple circonférence, beaucoup plus. Alors que l’étoile sa lumière est très petite, très faible par rapport à la lune.
De même la lune a des stations. Il y a le hilal, qui est très fin. Il y a des moments où c’est le 3e ou 4e jour du mois. Il y a la pleine lune, puis elle rapetisse.
De même entre les gens de science il y a des niveaux. Un étudiant en sciences c’est une personne de science et un savant c’est une personne de science. Mais ce n’est pas la même chose, tout le monde on les appelle sheikh.
Sheikh, ça veut dire professeur, mon professeur, oustadh, sheikh. Tout le monde s’appelle sheikh. L’imam de la mosquée tu l’appelles sheikh. Mais est-ce que sheikh, l’imam de la mosquée, et sheikh al-Fawzan, c’est la même chose ?
Ce n’est pas la même chose. Les deux c’est sheikh mais c’est pas le même sheikh.
Toute personne qui est rentrée dans la science que soit avec le Qur’an, avec les hadiths, en apprenant la jurisprudence, la croyance, il est rentré dans le monde des gens de science.
Toute Mais ce monde-là, il est très vaste, très vaste.
Il y a des degrés entre les gens de science et ce n’est pas toute personne de science qui est apte à répondre à toutes les questions.
Il y a des personnes c’est des bons professeurs dans leur mosquée dans leur région mais il n’est pas apte à répondre à des questions qui sont dans d’autres contrées, qui sont en dehors du cours qu’il a préparé car il n’a pas cette connaissance assez vaste.
Mais chez la plupart des gens il s’appelle sheikh, il habite dans un pays arabe donc c’est pareil, on peut lui demander toutes les questions. On peut lui demander sur les divorces et les mariages. On peut lui demander sur les conflits. On peut lui demander sur des gros problèmes qui se passent dans nos pays. Et on va prendre sa réponse alors que ce n’est pas une personne de référence dans cette question-là. Tout ça, c’est à cause de l’ignorance de la science, des degrés dans la science et de vers qui il faut revenir pour régler ces questions religieuses.
Les pieux prédécesseurs donnaient une grande valeur à la science religieuse et plus on donne une valeur dans notre cœur à la science religieuse plus on va en profiter et elle va nous pousser à agir avec car en finalité, si la personne n’agit pas avec cette science, elle sera un témoin contre lui le jour du jugement dernier.
Ali Ibn Abi Talib رضي الله عنه a dit : “apprend ce que je vais te dire. Les gens sont de trois catégories : un savant éducateur, un étudiant qui est sur le chemin du salut et des moutons suiveurs. Tout berger qui crie pour les rassembler ils le suivent.”
C’est de là que l’on comprend que si on donne de la valeur à la science car Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :
وَمَن يُعَظِّمْ شَعَائِرَ اللَّهِ فَإِنَّهَا مِن تَقْوَى الْقُلُوبِ
(Al-Hajj – 32)
{ Et quiconque exalte les injonctions sacrées d’Allah, s’inspire en effet de la piété des cœurs.}
Alors on comprend qu’il y a une certaine politesse à respecter pour que cette science nous soit profitable.
D’ailleurs, Sofiane ath-Thawry رحمه الله a dit : “L’un d’entre nous lorsqu’il voulait apprendre la science, il s’éduquait et il s’adonnait à l’adoration pendant 20 ans avant de pouvoir apprendre la science.”
L’Imam Malik رحمه الله, sa mère l’habillait des plus beaux habits et lui disait va chez Rabi’ah, un des savant de Médine et apprend de sa politesse avant d’apprendre de sa science.
Ibn al-Mubarak رحمه الله a dit : “J’ai étudié les règles de bienséance et la politesse pendant 30 ans, puis j’ai étudié la science pendant 20 ans.”
Ibn al-Jawzi a رحمه الله dit : “La politesse a bien failli être ou représenter les deux tiers de la science.”
Al-Laïth ibn Sa’ad رحمه الله, un grand savant de l’époque de l’Imam Malik, a vu des étudiants du hadith qui avaient des manquements dans le comportement, il leur a dit : “Wa Allahi, un minimum de politesse vous sera certainement plus utile que beaucoup de science.”
Que dirait ces gens de science s’ils venaient à cette époque et voyaient l’état des étudiants en sciences qui ne donnent aucune importance à ces politesses.
Parmi les politesses dans l’étude de la science c’est déjà la politesse avec Allah. D’être sincère dans la demande de la science et de ne pas la chercher pour s’élever sur terre, ni même pour un bien éphémère de ce bas-monde, ni même pour se montrer devant les gens ou polémiquer avec eux ou se dire “j’apprends comme ça j’aurai une réponse à tout ce qu’on me demande”. Tous ceux-ci ne sont pas des bonnes intentions.
Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : “Celui qui apprend une science par laquelle on désire la face d’Allah que pour accéder à des biens éphémères de ce bas-monde, celui-là ne sentira pas l’odeur du paradis.”
Dans un autre hadith le prophète صلى الله عليه وسلم a dit : “Celui qui apprend la science pour pouvoir concurrencer les savants ou se venter auprès d’eux et polémiquer avec les faibles d’esprit et attirer le regard des gens sur lui, qu’il prépare sa place en enfer.”
L’Imam ibn Rajab Al-Hanbali رحمه الله une fois dans son assise avec ses élèves il a exposé un point religieux en détails avec des explications et des détails, les élèves ont dit : “On n’a jamais entendu une explication aussi claire, aussi détaillée. Puis plus tard dans la même journée nous avons été invités à une assise avec des shouyoukhs (c’est-à-dire avec des gens de science) et dans cette assise notre sheikh était aussi invité, ibn Rajab. Les shouyoukhs ont commencé à discuter de ce même point que notre sheikh nous avait expliqué le jour même en détails avec des preuves et une explication comme on n’avait jamais entendu et dans la assise on a entendu les shouyoukhs discuter de ce point-là, vraiment, ils étaient loin très loin d’avoir exposé la question aussi bien que notre sheikh. Et on espérait tous que notre sheikh prenne la parole pour pouvoir expliquer ce point et en même temps ils avaient en eux-mêmes cette fierté c’est-à-dire d’être fiers de leur sheikh que vraiment il a beaucoup plus de science que les autres. Et le sheikh n’a pas parlé, n’a pas dit un mot dans toute l’assise. Quand ils ont quitté l’assise ils lui ont dit : “Ô sheikh, que ce matin tu nous as exposé cette question-là en détails avec des preuves, avec une explication et des détails comme on n’a jamais entendu pourquoi n’as-tu pas pris la parole dans cette assise où ils parlaient de ce même point ils étaient très loin de ce que tu as expliqué ?” L’Imam ibn Rajab رحمه الله leur a répondu “l’assise de ce matin c’était pour Allah et l’assise de tout à l’heure, c’était pour la dounia. Voilà pourquoi je n’ai pas parlé. Quand je vous expliquais, je le faisais pour Allah alors que là-bas, si j’avais pris la parole, quel était l’intérêt à part de me montrer ? Donc je n’ai pas pris la parole.”
Voilà un exemple de la recherche de la sincérité dans l’étude de la science et dans son enseignement. L’objectif de l’étudiant, comme de l’enseignant, doit toujours être de plaire à Allah et non pas plaire aux gens. Parfois les deux vont dans le même sens mais de nombreuses fois les deux s’opposent. Parfois pour plaire à Allah, et souvent pour plaire à Allah il faut déplaire aux gens et dire et faire des choses et prendre des positions et donner un enseignement qui ne va pas dans le sens des passions des gens ou de ceux qu’ils désireraient ou de leurs habitudes ou quoi que ce soit. C’est à ça qu’on reconnaît une vraie personne de science quand il parle ( يراقب الله ) il se dit “Allah me regarde”, il ne se dit pas “les gens me regardent, les gens m’écoutent”. Cela l’importe peu car ces gens là, ils ne peuvent ni lui rajouter quoi que ce soit ni lui diminuer quoi que ce soit auprès de Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, rien.
On voit donc dans ce point la contradiction évidente entre les gens de science et leur chemin et entre ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom des influenceurs ou des youtubeurs ou des je-ne-sais-quoi-eurs. Même quand c’est sous le nom de la religion ou bien sous le nom de donner des cours religieux ce qui est important la plupart d’entre eux c’est l’acceptation des gens.
“Ah ça ça plait” tu lui dis pourquoi tu fais ça mon frère, “ça plait aux gens” mais est-ce que ça plait à Allah ? “non mais ça plait aux gens, j’ai plein de pouces” d’accord tu as plein de pouces, des pouces qui vont t’emmener en enfer “oui mais j’ai plein de pouces” Ok continue avec tes pouces. Toi tu continue avec tes pouces et nous on continue avec nos hassanat et on se retrouvera devant Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Et on verra si c’est les pouces qui vont te sauver auprès d’Allah ou le nombre de vues ou des hassanates.
Et je le dis aujourd’hui car certains vont dire “parfois ce n’est pas contradictoire”.
Non aujourd’hui c’est souvent contradictoire réfléchissez bien et regardez les situations aujourd’hui c’est très souvent contradictoire.
Donc la bonne intention vers l’apprentissage de la science c’est :
– Premièrement, pour concrétiser l’ordre d’Allah en apprenant ce qu’il m’a rendu obligatoire d’apprendre et de pratiquer. C’est à dire éloigner l’ignorance de moi-même puis éloigner l’ignorance des autres en leur enseignant ce que j’ai appris. Ca c’est la première intention.
– La deuxième c’est de préserver la révélation, la législation islamique, cette révélation. Comment elle se préserve ? Par les gens qui l’apprennent et qui la mémorisent et qui l’enseignent.
Parmi les bonnes intentions dans l’apprentissage de la science c’est de mettre en pratique et de se conformer à la sunnah du Prophète صلى الله عليه وسلم dans son apprentissage. Mettre en pratique ce que l’on a appris car sinon cette science sera un témoin contre nous le jour du jugement dernier.
L’Imam Ahmad Ibn Hanbal رحمه الله, il connaissait un million de hadith par coeur avec les doublons. Quand on dit un million de hadith parfois c’est le même hadith avec plusieurs chaînes de transmission donc s’il ya trois chaînes on dit il y a trois hadiths. Un million avec les doublons et il a dit “Je n’ai jamais écrit un hadith sans le mettre en pratique au moins une fois de peur qu’il soit une preuve contre moi le jour du jugement dernier”.
Voilà comment est la baraka de la science et dans une autre version il a dit “et je ne les ai jamais mis en pratique sans que j’ai pu après cela le mémoriser”. Quand il écrivait un hadith, il le mettait en pratique et quand il le mettait en pratique, il le mémorisait.
Et il a mémorisé combien de hadith ? Un million de hadith رحمه الله.
La différence entre la science bénéfique et celle qui n’est pas utile :
La science bénéfique, c’est celle qui nous pousse à connaître mieux Allah, à mieux l’adorer, à mieux concrétiser sa servitude et l’objectif pourquoi Allah nous a créé sur cette terre. Alors que la science qui est inutile c’est des connaissances. Des connaissances parfois sur des choses religieuses mais qui ne changeront rien à ta pratique.
De quelle couleur était le vêtement de moussa عليه السلم ? Ca change quoi à ta foi en Allah, en moussa عليه السلم , en son message de savoir la couleur de son vêtement ? Ou des questions qui ne concernent qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى.
Qu’est-ce qu’Allah a fait dans le delà de telle et telle personne ? Ca te concerne en quoi, ça change quoi dans ta foi, dans ta pratique ? Rien, car ça ne te concerne pas ça concerne le jugement d’Allah.
Qu’est-ce qu’Allah a décidé de faire de quelqu’un ? Et on sait qu’Allah il n’est pas injuste, donc quoi qu’il ai décidé de faire ce sera la justice ou la miséricorde. Ou la justice ou la miséricorde. Il n’y aura jamais d’injustice.
Tout ça, pourquoi les gens sont comme ça ? Parce qu’ils ont pas été éduqués, ils n’ont pas eu des professeurs, ils n’ont pas eu des shouyoukh qui quand il a dit une bêtise lui a dit “tais toi !” Oui mais… “Non y a pas de mais, tais toi ! Ecoute !”
Voilà quand une fois deux fois trois fois quatre fois après il va comprendre il dit “ah oui il faut que j’arrête de dire des bêtises, ça fait trois fois qu’il me dit de me taire”.
Non il est tout seul, autodidacte sur youtube, sur internet, sur les sites tenu par des ignorants et des inconnus et il apprend sa religion comme ça.
Et ça donne le résultat qu’on voit aujourd’hui, du n’importe quoi : aucun fondement, aucune base, aucune connaissance solide, aucune pratique solide. N’importe quel vent il l’amène il le pousse, il a des doutes sur tout.
Du jour au lendemain il change complètement sa voie. Une personne vient, il lui met quelques ambiguïtés c’est fini comment ça douter sur tout. Il écoute n’importe qui, n’importe quel poison entre dans son cœur, il ne préserve pas ses oreilles, ses yeux, d’écouter ou de lire des choses qui sont mauvaises pour lui. Et après il court partout “Aidez-moi, sauvez-moi j’ai plein de poison dans mon cœur”.
D’abord ferme tes yeux et tes oreilles, ton coeur, ton esprit au poison. Là on pourra essayer de t’aider. Mais on peut pas remplir un sac troué, le sac il est troué de partout on le remplit sa part. Essaie déjà de faire en sorte de ne pas perdre le peu de bien que tu acquières.
Tout cela ça s’apprends ( بالملازمة ) et c’est pour ça, tous nos shouyoukh et les shouyoukh de nos shouyoukh et tous les shouyoukh ils enseignent ça : le fait de fréquenter les gens de science. C’est pour apprendre ces choses là, c’est pour apprendre à être éduqué car la connaissance qu’ils donnent, c’est une chose, tu peux l’avoir par ses livres ou par un audio que tu écoutes, la connaissance.
Mais la mise en pratique de cette connaissance tu ne peux l’avoir que si tu le fréquentes, que si tu le connais, comment il a pratiqué cette règle.
Une fois j’ai entendu mon shaykh, une personne l’a questionné et il a répondu comme ça, il a expliqué que ceci est la mise en pratique de telle règle.
Cela si tu ne le fréquentes pas jamais tu l’apprendras. Ca ça rentre aussi dans la mise en pratique de la science et savoir comment la mettre en pratique, savoir comment pratiquer les règles théoriques qu’on apprend en pratique.
À quel moment telle règle elle prend le dessus sur telle règle ?
Cela ça s’apprend, pas dans les livres tout seul ni par internet ou tout seul ni en écoutant des cours tout seul. Ca s’apprend qu’avec un professeur qui quand tu vas te tromper il va dire non c’est pas comme ça c’est comme ça. Où il va te faire des tests comme ils font par exemple à l’université ou autre : pratiquez-moi telle règle dans telle situation. Qu’est ce que vous en tirez comme règle ? Et on te corrige, on va te dire c’est faux ou c’est vrai, n’est ce pas ?
La science et l’enseignement de la science est un chemin qui a été hérité depuis l’époque du Prophète صلى الله عليه وسلم jusqu’à aujourd’hui. Il ne convient pas à quelqu’un de venir dire : on va faire des formes un peu alternatives, différentes, plus facile pour enseigner. On va faire des blagues, on va faire des sketches, on va faire des choses qui dure que une minute, deux minutes, on va faire des jeux de rôles.
Cela ce n’est pas de la science, ça c’est du cirque, ça c’est rabaisser la science, ça c’est se moquer du Quran et de la Sounnah. Jamais un savant en islam n’a fait ça ou n’a agréé cela. Cela ne prouve que le peu de valeur qu’il y a dans le cœur de cette personne pour cette science, pour cette révélation.
Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى en parlant du Quran a dit :
وَمَا هُوَ بِالْهَزْلِ
(At-Tariq – 14)
{ Ce n’est point une plaisanterie frivole! }
C’est l’Enfer et le Paradis. C’est pas “ça plait aux gens” ou “ça ne plait pas aux gens”.
Si on n’a pas compris cela on n’a rien compris à tout l’islam et c’est un point essentiel qui dirige tous les choix d’un étudiant, d’un professeur, d’un enseignant, d’un prédicateur dans sa vie. Est-ce qu’il cherche par son choix, chaque choix qu’il fait, chaque parole qu’il dit, chaque jugement qu’il donne, il faut qu’il soit prêt à en répondre devant Allah.
Et avant de le faire qu’il se demande : Est ce que cela plaît Allah ou non ?
En islam, et l’intention doit être bonne et le moyen d’atteindre cet objectif doit être bon. La fin ne justifie pas les moyens on ne dit pas “oui mais les gens écoutent”, “oui mais les gens aiment ça”. On peut dire peut-être cette personne au fond il a une bonne intention, peut-être, mais sa manière d’agir n’est pas bonne car sa manière d’agir est contradictoire à la manière qu’on a hérité de cet héritage prophétique qui est la science religieuse. Qu’on a hérité de grand en petit, de grand en petit, de grand en petit jusqu’à aujourd’hui.
Tout ça ne rentre pas en compte les moyens de transmission, par exemple un microphone, une vidéo, un enregistrement.
Cela change rien au cours, le cours qui est donné il est le même que quand il n’y avait pas de microphone, il n’y avait pas de vidéo, il n’y avait pas d’enregistrement donc la manière d’enseigner est la même. La seule différence c’est que ça permet que ma voix soit entendu plus loin, c’est tout. Donc ceux sont des moyens qui aident à la transmission mais qui ne changent pas ni le fond ni la forme de l’enseignement. Ni le fond ni la forme de l’enseignement.
Parmi les qualités et les politesses à avoir dans l’étude de la science c’est de ne pas être avide de ce bas-monde, d’être désintéressé de ce bas-monde, de n’utiliser toutes les choses de ce bas-monde que comme un moyen de concrétiser l’ordre d’Allah et non pas comme un objectif en soi.
D’ailleurs, beaucoup de frères et de sœurs croient que parce qu’une chose est halal, il n’est pas blâmé si il la fait, on ne peut pas le blâmer.
Est ce que c’est vrai ou c’est faux ? Ce n’est pas totalement vrai, pourquoi ?
Le halal, le licite, c’est à dire qui n’est ni une obligation ni quelque chose de recommandé ni quelque chose de haram ni quelque chose de réprouvé détestable, c’est halal, c’est à dire il n’y a ni récompenses ni péchés à le faire, à la base.
Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى l’a rendue licites au croyant, pourquoi, pour qu’il puisse s’aider de cela, pour combler ses besoins, pour pouvoir concrétiser l’adoration d’Allah. Mais si maintenant il utilise cette chose là pour se détourner de l’adoration d’Allah, pour être dans l’insouciance, parce qu’il ne fait que s’occuper à amasser, amasser, amasser ce qu’il considère comme halal et à cause de cela il délaisse beaucoup d’obligations. Ou il les fait mal.
Alors au minimum si ça ne le pousse pas dans le péché, ça va le faire baisser en degré et en valeur auprès d’Allah. Car le halal dont on n’a pas besoin pour renforcer notre adoration d’Allah on devra rendre des comptes dessus, quoi qu’il arrive, ça passe ou ça casse.
C’est pour cela que le musulman sincère, il n’est pas attaché à ce bas-monde. Son coeur est détaché de ce bas-monde. Il a de l’argent, il l’utilise pour ses besoins, pour les proches, pour la famille peu importe, dans les choses qu’Allah aime. Il n’en a pas, (الحمد لله ) il patiente. L’argent augmente, l’argent baisse, ça n’affecte pas son cœur.
Mais quand il a fait une erreur, il a été privé d’une bonne action, ou il a fait un péché, ça affecte son cœur, il est malheureux, il est triste, il fait tout pour réparer cette erreur. C’est avec cela qu’on le reconnaît, à quoi est attaché le coeur. Si quand on a perdu de l’argent on est triste, quand on a perdu des bonnes actions on n’est pas triste, c’est à dire qu’on sait à quoi le cœur est attaché.
Il peut y avoir des gens très riches qui sont ascètes et des gens très pauvres qui sont avide de ce bas-monde. L’argent est un bienfait dans la main d’une personne reconnaissante et pieuse, qui en est complètement détachée et elle est un mal pour celui qui est attaché et qui peut le causer à sa perte et ça c’est la majorité des gens comme Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :
كَلَّا إِنَّ الْإِنسَانَ لَيَطْغَ
(Al ‘Alaq – 6)
{ Vraiment l’homme devient rebelle (quand il se sent riche). }
Quand ils se sont aisé, ça y est, il n’a pas besoin d’Allah, il a tout ce qu’il faut, il demande plus. Quand il était pauvre il disait “Ya Allah”. Maintenant il a tout ce qu’il faut, il ne lève plus les mains, il demande plus à Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى.
Il n’est pas reconnaissant envers Allah, avec les bienfaits qu’Allah lui a donné.
D’ailleurs, l’étude de la science est une cause de baraka. Une personne est venue au temps du Prophète صلى الله عليه وسلم se plaindre de l’oisiveté de son frère, le Prophète صلى الله عليه وسلم lui a dit : “qu’en sais-tu ? Tu reçois sûrement ta subsistance par sa cause à lui.” Parce qu’il est dans les assises de science.
Il est important aussi dans l’étude de la science de s’éloigner des péchés car les péchés affaiblissent la lumière de la foi, diminuent la science et font oublier la science, sont la cause de faire perdre la science.
Comme l’Imam ach-Chafi’i رحمه الله a rapporté qu’il est venu se plaindre à son sheikh Waqi’, qu’il avait une déficience dans la mémorisation et Waqi’ lui a répondu : “délaisses les péchés car la science d’Allah est une lumière et la lumière d’Allah n’est pas donné à celui qui fait des péchés.”
Aussi les savants donnaient une grande importance au temps et ils mangeaient peu et parlaient peu, ils mangeaient peu et ils parlaient peu.
Ils parlaient peu, car le Prophète صلى الله عليه وسلم nous l’a enseigné :
مَن كانَ يُؤْمِنُ باللَّهِ والْيَومِ الآخِرِ فَلْيَقُلْ خَيْرًا، أوْ لِيصْمُتْ
{ Celui qui croit en Allah et au Jour dernier, qu’il dise du bien ou qu’il garde le silence. }
Les paroles qu’une personne peut dire sont de plusieurs catégories : dire du bien, dire une chose permise qui n’est ni du bien ni du mal, licite, ou dire du mal. Dire du bien, dire quelque chose de permis ou dire du mal.
Dire du bien est meilleur que garder le silence et garder le silence est meilleur que dire quelque chose de permis et bien sûr meilleur que dire quelque chose de mal.
Donc les degrés c’est quoi ? Dire du bien ou se taire ou si tu ne te tais pas dit au moins quelque chose de permis. Et la dernière, quoi qu’il arrive tu ne dois pas le dire. Mais les deux premiers degrés c’est dire du bien qui est au dessus de garder le silence et juste après le suit garder le silence.
Chaque chose que tu t’apprêtes à dire, pose toi la question : Ce que je vais dire c’est du bien ? Si c’est pas du bien garde le silence. Car le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
مَن كانَ يُؤْمِنُ باللَّهِ والْيَومِ الآخِرِ فَلْيَقُلْ خَيْرًا، أوْ لِيصْمُتْ
{ Celui qui croit en Allah et au Jour dernier, qu’il dise du bien ou qu’il garde le silence. }
Ca c’est une preuve de croire en Allah et au jour dernier. Donc les savants mettaient en pratique cela, ce hadith.
Pareil dans la nourriture, pourquoi ils ne mangeaient pas beaucoup et ils ne parlaient pas beaucoup. Et ils ne se mélangeaient pas beaucoup aussi avec les gens, trois choses. D’ailleurs, certains Salafs, certains savants parmi les pieux prédécesseurs disent “Celui qui se mélange beaucoup avec les gens, c’est que sa foi elle est faible” C’est qu’il ne prend pas plaisir à être en relation avec Allah seul. Il a besoin toujours d’être entouré avec des créatures.
Alors tout cela ils le faisaient pourquoi ? Pour préserver leur temps, préserver leur temps dans l’adoration, dans l’étude de la science, dans son enseignement, dans la recherche, dans l’écriture, dans le service à leur famille, toutes leurs obligations religieuses ou mondaines.
D’ailleurs, certains parmi les savants ne mangeait jamais du pain tant qu’il n’était pas émietté, pour ne pas perdre trop de temps à mâcher. Car mâcher pour eux, ça prenait trop de temps, ça faisait perdre du temps.
Qu’allons-nous dire des personnes qui passent leur temps et leurs soucis à manger ? Il y a des choses licites, quand on dépasse la limite, ça devient blamable ou au minimum on perd des degrés auprès d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, au minimum. Car chaque chose licite, on va répondre dessus le jour du jugement dernier.
C’est pour cela que les riches entreront en paradis 500 ans après les pauvres, pourquoi ? Parce qu’ils ont plus de choses sur lesquelles ils ont à être questionnés et à répondre alors que le pauvre il n’a rien, il n’a pas grand chose.
Il faut savoir que certains parmi les savants, quand ils avaient des invités qu’est ce qu’ils faisaient, ils taillaient leurs crayons. Ils se disaient comme ça au moins je suis avec eux je ne perds pas mon temps, en même temps je taille mes crayons comme ça quand ils partent je peux tout de suite écrire. C’est pas quand ils partent je dois encore perdu temps à tailler les crayons puis écrire. J’essaye de faire fructifier ce temps là, ils sont là en même temps je taille mes crayons.
Parmi les choses à faire, c’est de patienter dans l’étude de la science, patienter pour l’apprendre dans le temps. ‘Ikrima a dit qu’il est resté 40 ans avec ibn ‘Abbas pour apprendre de lui et il dit “Pour ne pas que je parte à gauche à droite, ibn ‘Abbas m’attachait. M’attachait les pieds comme un prisonnier pour que je reste là, que je ne bouge pas, 40 ans.
Si aujourd’hui j’attache quelqu’un je sais pas qu’est ce qui va se passer, je le ferai pas. Juste s’il demande “je peux partir” je lui dis non reste, il va m’en vouloir toute sa vie.
Regardez comment ils étaient les étudiants auparavant. Nafi’ a dit “je me suis mis à son service pendant 30 ans pour pouvoir profiter de la science d’Abdallah ibn Omar.”
Une personne est venue voir l’Imam Sofiane ath-Thawri pour lui poser une question. Il lui a répondu puis lui a posé une deuxième question il lui a répondu. La troisième fois il lui a dit : revient demain. Il lui a redemandé lui a dit : revient demain. Il a insisté il a dit : tu veux en une assise prendre ce que moi j’ai mis 40 ans à comprendre, revient demain je t’ai dit !
La science ça ne se prend pas d’un coup. Il lui faut de la patience, de la continuité et de la persévérance, ça prend du temps.
L’Imam az-Zouhri qui est le sheikh de l’Imam Malik, ibn Shihab az-Zouhri رحمه الله a dit : celui qui cherche à apprendre la science en une seule fois (c’est-à-dire rapidement d’un coup) cette science partira de lui en une seule fois d’un coup mais la science religieuse s’acquiert et se demande et se recherche en passant des journées et des nuits, des journées et des nuits.
Parfois le même sujet on le répète 10 fois, 15 fois, 20 fois, jusqu’à pouvoir maitriser déjà les bases de ce livre donc dites pas “J’ai déjà fait ce cours je connais”. Celui qui dit ça il connaît rien la science. C’est pas avec des vidéos deux minutes que quelqu’un va apprendre d’islam, ça n’existe pas, c’est impossible. Il faut qu’il suive toute une série de cours, chaque cours 45 minutes une heure, pendant je ne sais combien de temps pour peut-être prendre un peu d’aspect de ce sujet.
Puis il faudra qu’il refasse et qu’il refasse et qu’il refasse. Comme je le dis souvent ces hadiths ou ces petites images ou ces petites vidéos ou ces extraits qui sont transmis l’objectif est juste un hameçon, pour accrocher les gens. Vient t’asseoir dans les assises de sciences plus longtemps, vient maintenant écouter des cours de une heure, une heure, une heure, une heure, une heure pour étudier un livre en entier mais sinon en soi ces petits extraits ce n’est pas avec ça qu’on peut apprendre la science.
Cela n’a jamais été avec ça qu’on pouvait apprendre la science. Ca demande du temps, ça demande du sacrifice, ça demande des assises, ça demande de la patience. Si les Salafs ils apprenaient la politesse 30 ans, juste la politesse, imaginez vous combien on met après pour apprendre les hadiths, les versets, les sciences du hadith, de l’oussoul, du fiqh, de la langue arabe, des sciences du tafsir etc.
Ils voyageaient à l’époque des mois entier pour écouter un hadith. Est-ce que vous pensez que c’est pareil que celui qui passe le hadith, juste avant il a écouté une blague, juste après il a regardé une vidéo il y a du haram dedans ? Vous croyez que c’est pareil ?
C’est sûr que ce n’est pas pareil. D’où le danger aujourd’hui justement de ces moyens, (j’appelle plus à des moyens de communication parce que ce n’est pas des moyens de communication) des moyens d’abrutissement, des moyens de tuer le temps et tuer la vie et tuer le capital que Allah nous a donné et tuer la religion.
Parmi les politesses et les règles auxquelles les savants et les étudiants donnaient une grande importance, c’est la politesse avec leur shouyoukh, leur shouyoukh c’est-à-dire leur professeur.
– Premièrement dans le choix du professeur, il est très important à l’étudiant en sciences de choisir un professeur qui lui-même a pris de professeurs compétents qui eux-mêmes ont pris de professeurs, c’est-à-dire qui a hérité de cet héritage prophétique d’une chaîne de transmission ininterrompue jusqu’au prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم.
Et non pas un autodidacte ou une personne qui dit j’ai appris avec l’expérience de la vie ou une personne qui a lu tout seul et du jour lendemain il fait des vidéos sur youtube, comme les 99% des gens qui parlent de la religion maintenant sur internet d’ailleurs.
Ceux-là ne sont pas dignes de prendre la science d’eux et la religion d’eux. Donc il y a deux caractéristiques, deux aspects essentiels à chercher chez son professeur.
– Premièrement il est connu déjà pour avoir appris la science, pour avoir étudié la science auprès des gens de science. Que ce soit d’une manière académique dans les universités ou avec les chouyoukhs ou les deux en même temps. Le mieux est les deux en même temps, car l’un complète l’autre. Et qu’on connaît de lui, de son état apparent, qu’il est une personne sur la Sounnah dans sa croyance, dans sa mise en pratique de ce qu’il enseigne.
C’est à dire ce n’est pas juste un académicien qui vient qui connaît son cours par cœur, comme on dit un docteur, il est là d’accord il a un “Dr.” devant son nom mais il est loin de ce qu’il enseigne mais c’est une personne qui est attachée à l’enseignement qu’il donne, dans sa vie de tous les jours.
Aussi on doit connaître de lui qui soit sur une bonne croyance et une bonne voie, des bonnes mœurs, qu’il pratique sa science de manière générale bien sûr personne n’est parfait même les gens de science ils font des erreurs mais ce n’est pas leur habitude. Leur habitude est la piété et la pratique.
À la différence des autres qui, leur habitude est la transgression et le péché ou l’ignorance. Comme la rapporté l’Imam Muslim dans son introduction de Sahih Muslim, en disant que Mohammed ibn Sirin, le savant parmi les tabi’in, parmi les suiveurs des compagnons, de même ça a été rapporté de al-Hassan al-Basri et de plusieurs parmi les savants des tabi’in qui ont tous dit cette même parole, qui ont dit : certes cette science est votre religion alors regardez bien de qui vous prenez votre religion.
S’ils vous donnent des mauvaises informations, des mauvaises connaissances, des mauvaises pratiques, c’est à dire que vous risquez de le suivre dans son égardement. Cette parole est un fondement dans le fait qu’il est interdit en islam de prendre sa religion d’un inconnu.
Qu’est ce que ça veut dire un inconnu ? Un inconnu il a plusieurs caractéristiques. Ou un inconnu c’est à dire on connaît pas son identité on sait même pas c’est qui ou bien un inconnu on connaît son nom, on connaît son identité mais on ne connaît pas son état, on n’est pas capable de savoir si c’est une personne qui est fiable dans sa science ou fiable dans sa croyance, on ne sait pas.
Quand on dit on ne sait pas ça veut pas dire que on pense du mal de lui. Non, on a une bonne opinion générale de tous les musulmans mais quand il s’agit d’apprendre la science on ne peut pas se suffire de cette bonne opinion générale on a besoin d’en savoir un peu plus.
Comme le cas d’une personne qui veut se marier, n’est ce pas ? On a une bonne opinion générale des hommes et des femmes parmi les musulmans mais quand ils cherchent à se marier ils creusent, ils enquêtent, ils demandent sur le comportement, les mœurs, la religion de cette personne, de cette femme ou de cet homme et ceci est légiféré, n’est ce pas ?
Il ne va pas aller se marier comme ça avec la première personne qu’il rencontre dans la rue.
Le commerce, si une personne vient pour faire du commerce il va enquêter, il va questionner, “oui tu habites où mon frère, dans telle ville, en France, qui tu connais là-bas ? Telle et telle personne, d’accord. Salam alaikum est ce que vous connaissez tel frère est ce qu’il est sérieux dans son commerce est ce qu’il est connu pour être quelqu’un de confiance, est ce que, est ce que, n’est ce pas ?”
Donc on a compris ça pour le commerce, on a compris ça pour la femme, mais on ne veut pas comprendre ça pour l’islam.
“Non je vais sur youtube le sujet m’intéresse j’écoute.”
“On m’envoie un lien, je clique dessus.”
Et après “Oui mais il dit rien de mal”. Mais quelle science tu as pour dire qu’il ne dit rien de mal ? Tu es ignorant. Est-ce qu’un ignorant il peut juger qu’une personne elle dit du bien ou du mal ? Ou un savant il sait si cette personne elle dit du bien ou du mal ou bien sa manière d’enseigner est bonne ou mauvaise.
Donc la base c’est que tant qu’on ne connaît pas l’état d’une personne on ne doit pas apprendre la science de lui. Comment on connaît l’état d’une personne ? Soit elle a été agréée par ses shouyoukhs, par ses professeurs qui eux-mêmes sont connus pour être des gens de science et qui ont dit cette personne est de confiance vous pouvez prendre votre science de lui, soit au moins ses paires ou les gens qui l’ont devancé dans la science et dans l’enseignement le recommandent. Ils vont dire “Oui cette personne on connaît du bien de lui”.
Mais sinon il sort comme ça de nulle part, on ne dit pas du mal de lui, on ne dit pas du bien de lui, laissez le faire ses preuves et on verra.
On a vu beaucoup de gens comme ça sortir de nulle part, tout le monde les a écoutés et au bout de deux trois ans quatre ans cinq ans ils ont emmené un grand nombre de gens avec eux dans l’égarment. Au début leur parole elle paraissait bien, pour toute personne du commun ils n’y voyaient aucun problème, il dit “Allah a dit, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit”.
Oui il n’y a pas un innovateur qui dit “Moi j’ai dit”, tous les innovateurs ils disent Allah a dit, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit… Même les gens qui ont des grandes innovations, sauf qu’ils les disent avec une mauvaise compréhension, avec une mauvaise pratique, ils ne reviennent pas à la compréhension des savants de l’islam ni des pieux prédécesseurs en cela.
Ils ont une compréhension innovée de ces textes. Les textes sont vrais mais leur interprétation est mauvaise. Ou parfois les textes sont faibles, ils vont citer des hadiths qui ne sont pas authentiques et ils vont tirer des règles sur ce hadith, par exemple.
À l’époque de Ali ibn abi Talib رضي الله عنه , les khawarij qui s’étaient isolés à haroura et qui voulaient combattre les musulmans qui les rendaient mécréant. Il leur a envoyé Abdallah ibn Abbas رضي الله عنه pour essayer de les convaincre de se repentir de leur innovation et de revenir au droit chemin et il l’a conseillé : débat avec eux en utilisant le hadith car le Coran peut comporter plusieurs visages.
Chacun peut l’interpréter comme il veut, il ramène un verset et l’interprète à sa manière. Effectivement Abdallah ibn Abbas a réussi à en convaincre un très grand nombre il est dit qu’il en a ramené dix mille avec lui qui ont fait tawbah, qui se sont repentis.
Il n’a pas envoyé un ignorant, il a envoyé un savant pour qu’il puisse leur expliquer, qu’il puisse répondre à leurs ambiguïtés. Et il a dit que quand je suis arrivé là-bas, je les ai vus, ils étaient jaunes tellement ils priaient la nuit, ils jeûnaient, ils avaient des traces de l’adoration sur leur visage. C’est-à-dire n’importe quelle personne aurait pu être trompée par leurs adorations.
Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : ils sortent plus vite de l’islam qu’une flèche qui quitte son arc. D’ailleurs, Ibn Abdelbarr a rapporté dans ” جامع بيان العلم وفضله ” que Abdullah ibn Mas’ud رضي الله عنه a dit : les gens ne cessent de se porter bien tant qu’ils prennent cette science des grands. Mais quand ils commenceront à la prendre des petits, ils seront perdus.
De même, Abu Umayyah a rapporté que le Message d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit que parmi les signes de l’heure, c’est que la science sera demandée chez les petits.
Il a été demandé, Abdullah ibn al-Mubarak رحمه الله : qui sont les petits ? Il a dit : ce sont ceux qui parlent selon leur propre avis.
Mais le petit qui rapporte d’un grand n’est pas petit. C’est pour cela qu’il faut faire attention aussi aux infiltrés dans le monde de la science.
Et aujourd’hui, encore pire, il y a quelque chose qui peut être utilisé pour un grand mal. Mais j’espère qu’il sera la cause d’un grand bien, qui est l’intelligence artificielle.
C’est un bien, insha’Allah. Ça va être utilisé beaucoup pour le mal, car des gens vont tromper. Ils l’ont déjà fait auparavant, mais ils n’avaient pas autant de techniques aussi pointues à couper des paroles de savant, à les coller, ou à transmettre des savants des paroles qui ne sont pas vraies, ou à sortir des fatwas de leur contexte. Ou bien des ignorantes qui ouvrent des sites internet où ils réunissent toutes les fatwas, alors qu’ils n’ont aucune compétence ni pour traduire, ni pour vérifier l’authenticité de la fatwas, ni pour savoir si c’est une erreur. Car même un grand savant, il peut faire une erreur. Et l’étudiant justement, il est là pour ça, pour faire attention de ne pas transmettre les erreurs des savants, de ne transmettre que les bonnes paroles.
Mais quand c’est des ignorants qui tiennent ces sites, toutes leurs vies ils n’ont fait que copier-coller, copier-coller. Malheureusement, c’est devenu un site de référence chez la plupart des francophones. C’est honteux.
Alors avec l’intelligence artificielle, maintenant plus personne ne peut faire confiance ni à une vidéo, ni à un audio, n’est-ce pas ? Bientôt, on peut avoir une vidéo d’une personne qu’on connaît pour la science, et vont le mettre en vidéo en train de faire quelque chose de haram ou un péché.
On va dire, regardez celui que vous écoutez, regardez ce qu’il fait, par exemple, et ce ne sera pas lui. Ou bien on va lui faire dire une chose qu’il n’a pas dite, ou déformer une chose qu’il a dite. Mais quand je dis que j’espère qu’il y a un bien derrière cela, pourquoi ? Parce que les gens seront obligés de revenir concrètement et physiquement à une personne de confiance. Ce qu’ils auraient dû faire de tous temps là et qu’ils n’ont pas fait. Parce qu’ils avaient la facilité de taper sur internet et de trouver les réponses tout seul, qui était une très grande erreur. Car ils ne pouvaient pas s’assurer de la véracité de ce qu’il entend ou ce qu’il lit. Ils ne peuvent pas s’assurer aussi que cette parole est juste ou non, même si elle est réellement attribuée à telle ou telle sheikh. Et quand il tombe sur des avis contradictoires, il n’a aucun bagage pour savoir quelle avis il doit choisir, alors il suit ses passions. Mais maintenant, peut-être, je l’espère, que avec ce danger de l’intelligence artificielle, les gens vont revenir à la bonne manière, à la bonne méthodologie pour apprendre la science et pour poser les questions et avoir des réponses à leurs questions. C’est-à-dire se diriger directement vers les gens de science. Ce qu’ils ont arrêté de faire ou ce qu’ils n’ont jamais faits, certains ne l’ont jamais fait depuis qu’il y a cette époque d’internet. D’où l’importance dès maintenant et depuis avant de prendre cette habitude. Quand on va sur internet, il ne faut prendre que des sites internet tenus par des gens de science, que ce soit un site en français ou en anglais ou en arabe ou qui que ce soit. La personne qui le tient, qui le vérifie ou le superviseur doit être une personne de science qui puisse trier et enlever ce qui n’est pas bon et laisser ce qui est bon. Et deuxièmement, bien sûr, les sites ou les canaux de confiance. La même chose qu’on a dit pour les professeurs, ça s’applique aussi sur les sites internet ou sur les comptes YouTube ou autres. C’est la même chose en fait. Ce n’est pas parce que c’est sur internet que les conditions qu’on a citées ne sont pas à respecter. C’est exactement les mêmes conditions qu’on a citées que pour le choix du professeur. C’est les mêmes. Et j’espère que cette parole trouvera enfin écho dans l’oreille de mes frères. Car subhanallah j’ai l’impression de parler à des sourds. Et Allah m’en est témoin que ça fait 15 ans que je répète ces mêmes paroles avant même qu’il y avait l’histoire de l’intelligence artificielle. Parmi les politesses dans l’apprentissage de la science liée à son professeur, en arabe on dit à son cheikh, c’est le respect de son professeur par respect de la science qu’il porte car l’islam nous a appris à respecter les plus grands que nous en âge, en science ou en degré. Par exemple un dirigeant, un gouverneur, on le respecte pour sa place. Une personne âgée, une personne qui a plus de science que nous. Le Prophète b> صلى الله عليه وسلم a dit : Celui qui n’est pas Deux frères sont entrés dans une assise. Le petit a voulu parler, il lui a dit : laisse parler le grand. Laisse parler le grand. Donc quand on est dans une assise avec une personne de science, on ne prend pas la parole. On le laisse parler. Si une personne donne de l’importance à la religion d’Allah, aux rites sacrés d’Allah SWT, alors cela se reflète sur son comportement et sur ses paroles par le respect et la haute considération qu’il donne à la science, aux assises de science et aux gens de science. Comme l’a rapporté l’Imam al-Bayhaqi dans son livre ” المدخل إلى السنن الكبرى ” selon Sha’abi, il a dit : Zayid ibn Thabit est parti pour monter sur sa monture et voilà que quand il est arrivé pour mettre son pied dans l’étrier, Abdullah ibn Abbas a mis sa main pour le porter. Il lui a dit : écart-toi d’ici, ô cousin du messager d’Allah. Et voilà Abdullah ibn Abbas a dit : Non, c’est comme ça qu’on nous a enseigné d’être avec les savants et les plus grands. L’Imam ad-Darimi a rapporté dans ses sunnan avec une chaîne de transmission authentique que az-Zuhri, ibn Shihab az-Zuhri, un grand imam de l’islam, un des professeurs de l’Imam Malik a dit : Je venais à la porte de ‘Urwa ibn az-Zubair et je m’assaillais à sa porte jusqu’à ce qu’il sorte et j’avais peur d’entrer et de le déranger. Tout ceci par respect que j’avais pour lui. Ces savants de l’islam, le respect qu’ils vouaient à leurs professeurs n’était pas un respect par complaisance ou pour plaire à la personne en soi, à leurs professeurs, c’est un respect qu’ils vouaient avant tout à la religion d’Allah et ils faisaient cela comme une adoration pour Allah SWT. Et ce n’était qu’une retranscription de la valeur et de l’amour qu’ils avaient dans leur cœur pour la science religieuse et pour la religion d’Allah. C’est pour cela que ce respect n’était pas seulement valable quand ils étaient devant eux par complaisance et dès qu’ils leur tournaient le dos ils n’avaient pas de respect pour leur professeur et leur shouyoukhs. Non, même en leur absence ils continuaient à les respecter comme en leur présence, parce qu’ils faisaient cela pour Allah et non pas pour plaire au cheikh. Par grandeur qu’ils ont dans leur cœur pour la religion d’Allah et la science d’Allah.
De même Ar-Rabi’ a dit : Par Allah, je n’ai pas osé boire alors que Ash-Shafi’i me regardait par respect pour lui.
Ibn Al-Jawzi rapporte dans (مناقب الإمام أحمد ) page 71, que Ishaq ibn Ibrahim al-Qazaz a dit Issaq ash-Shahidi a rapporté : je voyais Yahya al-Qattan, un grand savant du hadith, Yahya al-Qattan priait la prière de l’Asr puis il s’appuyait au minbar de la mosquée et il restait comme ça et devant lui il y avait Ali ibn al-Madini un grand savant du hadith, ash-Shadhakuni, Amr ibn Ali, Ahmad ibn Hambal, Yahya ibn Ma’in et autres, ils lui posaient des questions sur le hadith debout, aucun d’eux n’osait s’asseoir jusqu’à la prière du maghrib par respect qu’ils avaient pour lui.
Parmi les politesses à avoir avec son professeur, c’est de patienter sur les méfaits qui pourraient parvenir de sa part.
Ibn Jam’a a rapporté dans le même livre page 41 que ash-Shafi’i رحمه الله a dit il a été dit à Soufian ibn ‘Uyayinah : il y a des gens qui viennent de tous les coins de la terre pour venir apprendre la religion auprès de toi et puis toi tu te mets en colère contre eux. Si ça continue ils vont partir et te délaisser.
Alors Soufian ibn ‘Uyayinah رحمه الله a dit à cette personne qui a questionné : Si ils font cela ils sont des imbéciles comme toi. Si ils ont délaissé ce qu’il leur est utile à cause de mon mauvais comportement alors ils ne sont que des imbéciles.
Al-Bayhaqi a rapporté dans le “ مدخل إلى السنن ” que Abu Dawud Soulayman Ibn Ma’bad a dit, j’ai entendu Al-Asma’i dire : celui qui ne supporte pas de s’avilir un moment pour apprendre la science il supportera l’avilissement de l’ignorance éternellement.
Celui qui ne supporte pas de se rabaisser, de s’avilir pour apprendre la science un moment, il va s’avilir un moment et Allah va l’élever avec cette science qu’il va connaître et pratiquer, il connaîtra l’avilissement de l’ignorance toute sa vie.
Il a dit aussi que l’Imam ash-Shafi’i رحمه الله a dit il y avait deux personnes qui venaient voir Al-A’mash, l’un d’eux était occupé par la science du hadith et l’autre il n’avait que peu d’importance pour cette science-là. Voilà que Al-A’mash s’est fâché un jour contre celui qui donnait une importance à la science du hadith, il s’est mis en colère contre lui, l’autre a dit : Wallahi si il s’était mis en colère contre moi comme ça je ne serai plus jamais allé le voir. Alors Al-A’mash a dit : si il fait cela, il sera aussi bête que toi, est-ce qu’il va me délaisser et délaisser ce qui lui est utile à cause de mon mauvais comportement ? Ainsi, il arrive que certains professeurs soient durs avec leurs élèves car ils ne sont que des êtres humains en finalité et ils ont des humeurs.
Même le juge, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : le juge ne juge pas alors qu’il est en colère. Même un juge, parce que pour arriver à un degré de juge en islam il faut avoir un degré dans la science. Il peut être en colère et ne pas juger, justement c’est pour ça qu’il n’a pas le droit de juger alors qu’il est en colère.
Je me rappelle une anecdote avec notre sheikh, sheikh Salih al-Louhaydan رحمه الله à la Mecque il y a une quinzaine d’années. Après avoir assisté à son cours, il était Président de la Haute Cour de Justice d’Arabie donc il avait toujours des gardes parmi les policiers. Parce qu’il y avait des gens qui lui voulaient du mal, quand on est Président de la Haute Cour où on fait des jugements, parfois on peut s’attirer la colère de certaines personnes.
Donc il a fait ses fatawas, son cours, pendant le mois de Ramadan et il a répondu aux questions, il a dit : après le cours personne ne me suit pour me poser des questions. Et le sheikh avait répondu à une question auparavant d’une importance, grande importance, c’était une question de vie ou de mort, à une situation et j’avais passé la question par écrit au sheikh pendant le cours pour qu’il essaie de lui répondre et les personnes qui étaient concernées c’était vraiment une question de vie ou de mort, c’était une question très importante et la question n’est pas passée et les personnes me… étaient toujours derrière moi demande, demande, demande s’il te plaît. Alors j’ai fait l’erreur de quand même suivre le sheikh pour essayer de lui poser la question et voilà qu’il s’est retourné et il m’a mis un coup mais un vrai coup de karaté dans la gorge un vrai. Un vrai et subhanallah, incroyable et il m’a dit : j’ai dit non ! J’ai dit : ok, excusez-moi sheikh.
Ca arrive, alhamdulillah je l’ai pris comme mon père qui me pousse. C’est mon sheikh pourquoi je vais me fâcher contre lui, il avait prévenu, ne me suivez pas après le cours, je n’ai eu que ce que je méritais et ceci arrive souvent et l’imbécile c’est celui qui délaisse son sheikh, son professeur de qui il profite dans l’éducation, dans l’enseignement à cause d’une chose qui a pu arriver parce qu’il l’a déçu, parce qu’il lui a peut-être mal parlé un jour parce qu’il a été dur avec lui ou parce qu’il ne lui a pas répondu comme il aurait voulu ou autre.
Et une fois le sheikh de nos shouyoukhs, le sheikh ibn Othaymin رحمه الله il était connu, il a dit quand j’ai un invité, personne ne vient me poser de questions, laissez-moi partir avec mon invité. Il y a toujours des gens qui n’aiment pas respecter les règles et une fois un il est venu pour lui poser une question alors qu’il avait un invité il lui a mis un gros coup mais un vrai coup, il lui a mis un gros coup et jusqu’à maintenant il le raconte, il en rigole.
Il aurait pu être idiot et garder une rancœur envers le sheikh et arrêter de profiter de lui. Il a été intelligent, il a pris sur lui et il a continué à profiter du sheikh.
Donc, ça fait partie aussi de l’étude de la science de patienter sur les méfaits qui peuvent découler de son professeur et comme l’Imam Al-Albany رحمه الله a dit : votre problème, soit vous exagérez sur les shouyoukhs et vous les adorerez soit vous les insultez, vous n’avez pas de juste milieu.
Vous n’avez pas de juste milieu de les respecter pour leur science et de baisser des yeux sur leurs défauts car en finalité ils ne sont tous que des êtres humains, ils vont se tromper, ils vont se fâcher, ils vont être fatigués, ils ont des humeurs.
Malheureusement les gens qui ne fréquentent pas les gens de science ils ont une vision idyllique. Donc le jour où ils voient une personne de science avoir fait une petite faute de comportement ou de paroles, il peut plus rien écouter de lui mais cette personne au bout d’un moment elle n’écoutera plus personne sauf s’il reste loin. Bien sûr, s’il reste loin d’eux il va toujours les idéaliser mais le jour où il va les fréquenter, il verra que ce sont des êtres humains.
Un jour il va mal lui parler, un jour il va voir de lui un défaut, un jour il va voir de lui une erreur grave, même dans les paroles car ça reste des êtres humains. Ils n’ont pas la prophétie, ils n’ont pas la révélation.
Il n’y a que le prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم dans sa communauté qui est préservée de l’erreur dans la transmission du message. Il n’y a que lui qu’on peut suivre aveuglément sans poser de questions.
Parfois, l’être humain il peut ne pas faire attention, ne pas donner assez d’attention à une personne sans faire exprès parce que son esprit est occupé par autre chose même le meilleur des hommes le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, ça lui est arrivé, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى il l’a repris : « عبس وتولى أن جاءه الأعمى » parce qu’il était occupé à prêcher les notables de Quraych et l’aveugle est venu, il lui a pas donné l’attention qu’il fallait lui donner, il était occupé, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى l’a repris.
Cela, c’est une chose que malheureusement la communauté francophone, anglophone, ceux qui fréquentent pas les gens de science tous les jours ne connaissent pas. Donc dès qu’ils voient un défaut s’ils ont eu l’occasion un jour, je ne sais pas, de manger avec une personne de science, donc il est dans un moment détente il est pas dans le moment où il donne son cours donc automatiquement il n’est pas tout à fait le même. Il va avoir de lui qui rigole un petit peu, ah ça y est, il n’aura plus la même image de lui il va moins le respecter n’est-ce pas ?
Voilà pourquoi les gens de science en général sont froid et distant, ils ne laissent pas les gens entrer dans leur intimité parce qu’ils savent que les gens sont idiots, qu’ils vont pas comprendre que c’est des êtres humains comme eux et que leurs erreurs ça va les pousser à ne plus profiter de la science. Parce que justement, ils n’ont pas cette intelligence à la différence d’un étudiant qui a compris ça, qui a été éduqué, qui a évolué dans la science, qui a compris ce point-là que les erreurs, les fautes, la dureté de son sheikh, elles ne vont pas le pousser à le délaisser.
En finalité, qui va être privé ? Le sheikh qui n’en a rien à faire. Tu pars ? Tu pars c’est toi qui perd. La personne elle se prive elle-même et elle n’aura pas été éduquée, elle aurait patienté elle aurait été éduquée, elle aura appris quelque chose, elle aurait continué à profiter de la science de ce sheikh. La personne n’a pas patienté, il s’est privé lui-même quand tu lui dis c’est sheikh untel ah c’est sheikh un tel qui a dit ça quelqu’un qui est loin, qui dans son imaginaire est comme un ange parce qu’il n’a pas eu l’occasion de le fréquenter et de voir que c’est un être humain comme un autre.
Donc elle est là l’erreur de se faire une idée exagérée des shouyoukhs et après quand on les fréquente, si on voit un défaut chez eux on est complètement déçu. Il ne faut ni exagérer, ni manquer de respect, garder le juste milieu.
Le respect que l’islam a demandé d’avoir pour les plus grands que nous en âge, en place ou en science, sans exagérer, sans se faire une idée illusoire sur eux. Et si on voit le contraire de ce qu’on avait imaginé on va être déçu. Et patienter sur les difficultés qu’on rencontre sur le chemin de l’apprentissage de la science.
Parmi les choses que les savants citent dans leurs livres dans les politesses à avoir avec son professeur, c’est d’être à son service.
Et d’ailleurs, l’Imam ash-Shafi’i رحمه الله a dit : ce n’est pas avec les honneurs et beaucoup d’argent que quelqu’un apprend la science mais c’est avec la modestie et le service des savants que quelqu’un apprend la science.
Ibn-Wahb rapporté de l’Imam Malik, que l’Imam Malik rapporté de son sheikh Ibn Shihab, qu’il était au service des savants et qu’il leur ramenait ce dont ils avaient besoin, qu’il allait leur sortir l’eau du puits et leur ramener l’eau.
L’Imam al-Ajurri dans son livre “la moralité et le comportement des savants” page 50, dit : Si une personne aime l’assise des gens de science alors qu’il s’assoit avec eux en toute politesse, en toute modestie, qu’il baisse sa voix, qu’il n’élève jamais sa voix dessus de leur voix. Et quand il leur demande, en toute humilité et qu’il ne demande pas trop de questions, qu’il pose les questions qui l’aideront à être un bon serviteur d’Allah. Et qu’il leur dise qu’il a besoin de leur science et quand il profite d’eux, une science, alors il leur fait savoir en disant : j’ai beaucoup profité d’un grand bien et il les remercie et il est reconnaissant envers eux. Et s’ils se fâchent contre lui, lui-même ne se fâche pas contre eux et il essaye de chercher pour quelle cause ils se sont fâchés contre lui, il corrige cette cause et il s’excuse auprès d’eux. Il ne s’énerve pas, il ne se fâche pas, il n’est pas impatient quand il leur pose la question mais il leur demande avec douceur dans toutes ses affaires. Il ne débat pas avec eux en donnant son avis sur les choses, en voulant montrer qu’il connaît. Et il ne commence pas a débattre avec eux pour vouloir se montrer comme s’il savait mieux, son seul souci c’est de chercher à profiter d’eux en étant doux avec eux et en ne polémiquant pas avec eux. Et non pas, non plus, en allant se venter et débattre avec les faibles d’esprit mais il va pas-à-pas, doucement avec les savants en les respectant jusqu’à ce qu’il apprenne ce qui lui augmente en science et en degré auprès d’Allah SWT et dans la religion d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى.
Parmi les politesses à apprendre, c’est la politesse dans la manière de poser les questions.
– Premièrement quand on est dans un cours on n’interrompt pas le cours pour poser une question car il est possible que la réponse va venir dans la suite du cours.
– Deuxièmement si on interrompt le cours pour poser la question le sheikh il peut perdre le fil conducteur de son cours, on peut le perturber et il peut oublier une chose importante dont il voulait faire profiter tout le monde et cette manière d’agir est égoïste. C’est-à-dire pour son propre intérêt on prive toute l’assise. Et l’empressement dans les nombreuses questions peut être une cause de priver d’une grande baraka et d’une grande science.
Troisièmement, quand on pose une question on demande l’autorisation, on s’adresse aux professeurs avec respect. Il ne fait pas partie de la bienséance de s’adresser à lui comme on s’adresse à notre camarade mais on l’appelle sheikh ou tout type de paroles acceptables dans ce sens et selon les langues on utilise les formules de politesse existant dans le langage qu’on parle. Si par exemple en français le vouvoiement est de la politesse on utilise le vouvoiement. C’est pas comme une personne m’a dit en arabe le vouvoiement n’existe pas. Quel rapport ? Et en arabe le vouvoiement existe même si c’était pas l’habitude des premiers arabes ça existe maintenant. J’ai dit tu me parles en français non ? Je dis je n’ai pas l’habitude moi de tutoyer une personne que je ne connais pas ou plus âgée que moi je n’ai pas eu cette éducation. Donc les politesses n’ont jamais fait de mal à quelqu’un, il ne lui rajoute que de la valeur. Tout le monde aime une personne polie.
Mais – سبحان الله je ne sais pas il y a une culture ces derniers temps, la culture de la familialité sous prétexte que certains ont grandi dans des quartiers, ils pensent que la vie c’est comme dans le quartier. On parle avec tout le monde comme dans le quartier, on se comporte avec tout le monde comme dans le quartier, même s’il est entré en islam non.
خِيارُكُمْ في الجاهليةِ خِيارُكُمْ في الإسلامِ إذا فَقِهوا
{ Les meilleurs d’entre vous dans la période préislamique (« Al-Jâhiliyyah ») sont les meilleurs en islam. }
Les gens qui avaient les caractères les plus nobles et les plus éduqués avant l’islam, ils seront les meilleurs en islam, quand ils apprendront bien l’islam. Il faut s’élever un peu, sortir de cette ambiance malsaine de quartier, essayer de viser les caractères, les paroles, les actes nobles. Un musulman, c’est ça qu’il mérite d’être. Quand on le voit, quand on l’entend on dit macha Allah qu’est-ce qu’il est bien éduqué, quel comportement, quel parole douce, quel agissement noble. Est-ce que c’est pas ça quand on lit la vie du Prophète صلى الله عليه وسلم et des sahaba et des imams et…
C’est ça qui en ressort ? Le din c’est pas juste une apparence, il faut changer toute notre manière de parler, de se déplacer, de s’assoir, de regarder. L’islam agit sur toutes les parties, tous les membres du corps, les paroles elles ont une incidence sur ton cœur. Quand tu dis des bonnes paroles ton cœur s’assaini, quand tu dis des mauvaises paroles ton cœur devient plus malade et la foi dedans et la force de la foi faiblie.
On ne parle même pas des paroles illicites ou des paroles grossières ou des paroles familières qui en arrivent… Juste des choses illicites, ça c’est clair mais le Prophète صلى الله عليه وسلم, comme il a été rapportée dans le hadith, n’était ni grossier ni ne voulait le paraître. Et comme les compagnons l’ont décrit, il était encore plus pudique qu’une fille qui était dans le fond de sa chambre.
La pudeur dans les paroles, dans les actes, dans la façon d’être, voilà comment était le Prophète صلى الله عليه وسلم. Voilà ce que les sahabas ont appris de lui et enseigné aux tabi’ins, voilà ce qu’on apprend dans les assises avec les savants, voilà pourquoi la science elle ne peut pas s’apprendre juste tout seul avec des livres ou seulement avec les réseaux sociaux. Tant qu’on n’est pas dans ces assises où on est éduqué.
Quand on a une remarque à faire aussi à son professeur, s’il s’est trompé ou si on a mal compris quelque chose on ne dit pas “t’a dit ça mais j’ai vu dans un hadith ça”, on dit “ أحسن الله إليكم ” vous avez dit telle chose tout à l’heure je l’ai mal compris ou j’aimerais mieux comprendre tel point. Pouvez-vous me l’expliquer ?” ou si c’est vraiment une erreur : “ أحسن الله إليكم ” vous avez dit telle ou telle chose il me semblait que c’était plutôt comme ça”.
D’une manière douce comme une question, comme une proposition, pas comme une remarque directe.
Apprenez ça vous serez apprécié dans toutes assises de sciences où vous irez et chaque savant que vous approcherez.
Aussi quand on pose une question il faut poser une question qui nous pousse à mieux adorer Allah à mieux connaître notre foi et à arranger nos pratiques et nos comportements. Et non pas une question de simple curiosité intellectuelle comme ça “j’aimerais bien savoir pourquoi…” Une curiosité mal placée ce n’est pas cette science qui va rapprocher quelqu’un d’Allah SWT. La science qui rapproche d’Allah c’est celle qui nous aide à nous corriger de même une fois que le sheikh nous répond, on le remercie on invoque Allah en sa faveur même si on n’est pas d’accord, si on a besoin de plus de détails on attend de le voir en privé et discuter avec lui.
Ou si on a entendu un autre avis qui nous convainc et qu’on n’est pas d’accord avec la position du sheikh en question, on ne le polémique pas, on suit ce qui nous convainc.
Si un autre sheikh a donné un autre avis plus convaincant avec des preuves et qu’on n’est pas convaincu par cet avis qu’on vient d’entendre, on ne commence pas à dire oui mais j’ai entendu tel sheikh dire…
Oui, on sait que la plupart des avis dans la jurisprudence sont des avis où il y a beaucoup de divergences. Toute personne qui a étudié sait ça. L’avis même que vous citez, la personne l’a étudiée, l’a lu, l’a relu. Donc peut-être que lui il n’a pas cet avis ou il ne penche pas vers cet avis. Si vous n’êtes pas convaincu, vous n’êtes pas obligé de le suivre. Mais ce n’est pas pour autant que vous allez débattre ou polémiquer avec lui.
De même, quand vous contactez un sheikh, un savant, une personne de science, par maintenant les moyens de communication. WhatsApp, téléphone, par écrit, par lettre, je ne sais quoi, par mail, tout moyen de communication ancien ou contemporain.
Il faut aussi respecter une certaine politesse. Dans la présentation, se présenter, dire qui on est, nom, prénom de quelle ville, quel âge, se présenter, invoquer en faveur du sheikh, lui parler avec politesse, poser sa question de manière concise et succincte, ne pas s’étaler. Car si vous vous étalez, à coup sûr vous n’aurez pas de réponse. Allez droit au but dans la question. Si le sheikh a besoin de plus de détails, il vous questionnera. Et s’il ne répond pas, n’insistez pas.
Par message, par exemple, vous avez vu qu’il a vu le message, il vous a pas répondu. Certains, qu’est-ce qu’ils font, ils mettent des points d’interrogation. Deux jours plus tard, deux points d’interrogation. Trois jours plus tard, quatre points d’interrogation. Est-ce que tu penses que ce sheikh, il n’a que toi sur terre ? Il n’a pas d’occupation ? Il n’a pas de vie ? Il n’a pas de famille ? Il n’a pas des centaines de personnes qui le contactent ? Est-ce que c’est une politesse d’envoyer des points d’interrogation comme ça ? Ou alors, “Sheikh, qu’est-ce que vous avez contre moi vous ne me répondez pas ?” J’ai rien contre toi mon frère, j’ai pas eu le temps. Je suis dans un endroit où il y a du bruit, il y a du monde, je suis occupé. Répondre à une question religieuse, c’est pas comme parler avec quelqu’un. C’est une grande responsabilité devant Allah. Si je ne suis pas concentré, si je ne suis pas posé pour répondre d’une manière que je suis prêt à en répondre devant Allah, je ne te réponds pas, même si j’ai vu le message. Je ne vais pas te répondre comme ça à la va-vite. Il faut que je le fasse avec sérieux, que je réfléchisse à ta question, que je la comprenne bien et que j’y réponde correctement. C’est une responsabilité devant Allah.
Parfois, le message arrive à un endroit où la personne ne peut pas répondre. Donc, il ne répond pas. Après, les messages s’accumulent, il oublie. Ou tout simplement, parfois, certaines questions ne méritent pas de réponse. Elles ne méritent pas de réponse. Donc, le sheikh ne répond pas. Et une fois que le sheikh a répondu, on le remercie, on invoque Allah en sa faveur.
Il y a des gens qui se disent ça paraît tellement évident. Apparemment, ce n’est pas si évident que ça, car la majorité des gens ne se comportent pas de cette manière. On pourrait même dire que 95% des gens ne se comportent pas du tout de cette manière. Donc, même les choses évidentes sont devenues aujourd’hui des choses nécessaires à enseigner et à rappeler.
Pour finir, on va parler de certaines politesses à avoir avec ses compagnons d’études, avec ses amis. Le sheikh Bakr abu Zayd رحمه الله a dit dans “ حلية طالب العلم ” que les amis sont de trois sortes.
– Un ami dont tu as besoin, c’est pour une utilité qu’il est ton ami.
– Un ami avec qui tu partages des plaisirs et des passions.
– Et un ami de vertu.
Les deux premiers, ta relation s’arrêtera avec eux quand la chose pour laquelle tu as été ami avec eux s’arrêtera. Celui qui est pour un intérêt, quand l’intérêt s’arrêtera, votre amitié s’arrêtera. Celui qui est pour une passion, quand la passion s’arrêtera, l’amitié s’arrêtera.
Le seul qui est utile et sur lequel tu peux t’appuyer, c’est l’ami de vertu. Avec qui tu échanges une croyance forte et sincère en Allah رحمه الله. Et cet ami de vertu est une monnaie très rare, qu’il est très difficile à trouver.
L’Imam al-Ajurry رحمه الله a dit dans son même livre “ أخلاق العلماء ” le comportement des savants, page 49 : la personne qui vient à prendre des gens en compagnie dans son chemin de l’apprentissage de la science ou dans son cheminement vers Allah, il faut qu’il ne prenne en compagnie que celui qui lui est utile. Et celui qui lui est utile est ou bien une personne qui a plus de science que lui, alors il apprend auprès de lui. Ou bien une personne comme lui, alors il se rappelle, ils révisent la science entre eux, pour ne pas l’oublier. Ou bien une personne qui en connaît moins que lui mais qui veut apprendre, alors il lui enseigne.
Ces trois-là, tu ne te lasses jamais d’eux car leur compagnie n’amènent que du bien. Si une relation, elle ne t’est d’aucune utilité auprès d’Allah, dans le sens où tu n’es pas un de ces trois-là, ou bien tu enseignes bien, ou bien vous vous entraidez dans le bien, vous vous rappelez le bien, ou bien il t’enseigne le bien, alors ce n’est pas une relation utile, mieux vaut la couper.
Aussi parmi les politesses à avoir avec ses camarades d’études ou les frères en général, c’est d’éviter tout ce qui mène à la haine, à la division, à la jalousie. Il faut aimer pour son frère ce qu’on aime pour soi-même, se concurrencer dans le bien sans avoir de jalousie envers lui, une mauvaise jalousie.
Et ne pas rentrer dans des débats futiles, surtout des débats dans lesquels on veut gagner, et on ne veut pas que ce soit la vérité qui gagne. Les débats dans lesquels l’intérêt n’est pas apprendre, mais l’intérêt c’est savoir qui a raison. Comme souvent, malheureusement on est questionnés, mon ami il a dit ça, moi j’ai dit ça, qui a raison ? Je dit personne n’a raison, personne n’a raison parce que vous, vous débattez juste pour savoir qui a raison. Vous ne débattez pas pour savoir qu’est-ce qui plaît à Allah. Donc personne n’a raison.
والله تعالى أعلى وأعلم وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم والحمد لله رب العالمين
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